DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Cantinelli, Richard: L' exposition rétrospective des artistes lyonnais - peintres et sculpteurs, 1
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
peintures des paysagistes passés, des points de vue urbains, des
aspects de banlieue aujourd’hui périmés.
Enfin, quelle occasion merveilleuse, pour ceux que séduisent
les théories chères à Taine, de rechercher les liens qui unissent la
terre, la race et l’artiste, et comment le ciel, le sol, et les condi-
tions de vie déterminèrent la production artistique d’une région!
L’exposition de Lyon s’étendait sur quatre siècles, de Corneille de
Lyon à Puvis de Chavannes. Rien n’eût élé plus facile aux organi-
sateurs que de composer une galerie d’œuvres illustres. Les noms
glorieux ne manquent pas : Jean Perréal, Perrissin, Corneille, les
Coustou, Coysevox, Lemot, Chinard, Orsel, les Flandrin, Meisso-
nier, Chenavard, Puvis de Chavannes, Vollon, Carriès. Mais, per-
suadé de cette vérité que le patrimoine artistique d’une ville s’accroît
non lant par l’exhibition incessante de ses gloires indiscutées, que par
la mise en lumière de scs richesses ignorées, le comité s’était atta-
ché à réunir les œuvres d’artistes oubliés ou imparfaitement connus.
Ceux-ci, ayant passé presque toute leur vie à Lyon, ont laissé des
œuvres d’un caractère plus intime, plus particulier à leur province,
et tiennent en quelque sorte de plus près à l’histoire locale.
L’intérêt de l’exposition de Lyon portait donc tout spécialement,
pour la peinture, sur de Boissieu, Grobon, Berjon, Guichard, Ravier,
Guindrand, Dubuisson, Bellet du Poizat, Seignemartin, Lepagnez,
Chenu, Vernay, Carrand; pour la sculpture, sur Chinard et Du-
fraine ; pour le dessin, sur Vernay et Anthelme Jullien.
Il ne saurait être question, dans une notice aussi brève, de
définir l’art de chacun de ces artistes1. Aussi bien, la commission des
Musées de Lyon qui dispose chaque année de sommes très impor-
tantes, a-t-elle réussi à acquérir les principales des œuvres
exposées. Ainsi se trouvera reconstituée en quelque manière, et à
jamais, l’exposition qui vient de se fermer. Citons, parmi les
œuvres acquises, une maquette en terre cuite de Vierge assise, par
Coysevox, des dessins et des tableaux de Vernay, le portrait de Gro-
bon par lui-même, un paysage du même peintre, un portrait de
femme par Cogell, de nombreuses peintures et aquarelles de Ravier,
plusieurs maquettes de Dufraine; enfin MM. Tripier et Stengclin
ont fait don à la ville de nombreuses toiles de Seignemartin.
1. Rappelons que dès son origine la Gazette (1860, t. I, p. 237-274 ef. 337-348) a
consacré une étude importante aux artistes lyonnais, à propos de l’Exposition
delaSociété des Amis des Arts de Lyon. On y trouve des appréciations singulière-
ment lucides sur Allemand, Appian, Carrand, Vernay, Chenu, Saint-Jean, etc.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
peintures des paysagistes passés, des points de vue urbains, des
aspects de banlieue aujourd’hui périmés.
Enfin, quelle occasion merveilleuse, pour ceux que séduisent
les théories chères à Taine, de rechercher les liens qui unissent la
terre, la race et l’artiste, et comment le ciel, le sol, et les condi-
tions de vie déterminèrent la production artistique d’une région!
L’exposition de Lyon s’étendait sur quatre siècles, de Corneille de
Lyon à Puvis de Chavannes. Rien n’eût élé plus facile aux organi-
sateurs que de composer une galerie d’œuvres illustres. Les noms
glorieux ne manquent pas : Jean Perréal, Perrissin, Corneille, les
Coustou, Coysevox, Lemot, Chinard, Orsel, les Flandrin, Meisso-
nier, Chenavard, Puvis de Chavannes, Vollon, Carriès. Mais, per-
suadé de cette vérité que le patrimoine artistique d’une ville s’accroît
non lant par l’exhibition incessante de ses gloires indiscutées, que par
la mise en lumière de scs richesses ignorées, le comité s’était atta-
ché à réunir les œuvres d’artistes oubliés ou imparfaitement connus.
Ceux-ci, ayant passé presque toute leur vie à Lyon, ont laissé des
œuvres d’un caractère plus intime, plus particulier à leur province,
et tiennent en quelque sorte de plus près à l’histoire locale.
L’intérêt de l’exposition de Lyon portait donc tout spécialement,
pour la peinture, sur de Boissieu, Grobon, Berjon, Guichard, Ravier,
Guindrand, Dubuisson, Bellet du Poizat, Seignemartin, Lepagnez,
Chenu, Vernay, Carrand; pour la sculpture, sur Chinard et Du-
fraine ; pour le dessin, sur Vernay et Anthelme Jullien.
Il ne saurait être question, dans une notice aussi brève, de
définir l’art de chacun de ces artistes1. Aussi bien, la commission des
Musées de Lyon qui dispose chaque année de sommes très impor-
tantes, a-t-elle réussi à acquérir les principales des œuvres
exposées. Ainsi se trouvera reconstituée en quelque manière, et à
jamais, l’exposition qui vient de se fermer. Citons, parmi les
œuvres acquises, une maquette en terre cuite de Vierge assise, par
Coysevox, des dessins et des tableaux de Vernay, le portrait de Gro-
bon par lui-même, un paysage du même peintre, un portrait de
femme par Cogell, de nombreuses peintures et aquarelles de Ravier,
plusieurs maquettes de Dufraine; enfin MM. Tripier et Stengclin
ont fait don à la ville de nombreuses toiles de Seignemartin.
1. Rappelons que dès son origine la Gazette (1860, t. I, p. 237-274 ef. 337-348) a
consacré une étude importante aux artistes lyonnais, à propos de l’Exposition
delaSociété des Amis des Arts de Lyon. On y trouve des appréciations singulière-
ment lucides sur Allemand, Appian, Carrand, Vernay, Chenu, Saint-Jean, etc.