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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 33.1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.24815#0194

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BIBLIOGRAPHIE

LES TRÈS RICHES HEURES DE JEAN DE FRANCE, DUC DE BERRY
par Paul Durrieu1.

oici l’une des plus importantes et des plus somptueuses mono-
graphies qui aient encore été consacrées à un manuscrit enluminé
du moyen âge. Mais, aussi, combien pourrait-on citer de volumes
également dignes d’une pareille publicatiou? Les Très riches
Heures du duc de Berry (ainsi dénommées d’après l’inventaire
du duc, où M. Delislc sut les identifier2), méritent en effet une
place à part, parmi les chefs-d’œuvre de la peinture médiévale.

Leur illustration se divise en deux parties bien distinctes. La plus ancienne,
qui est de beaucoup la plus importante, date du commencement du xve siècle;
malheureusement ses auteurs, Pol de Limbourg et ses frères, l’abandonnèrent au
moment de la mort du duc (1416). La seconde partie remonte seulement à la
fin du xve siècle, et fut exécutée pour Charles Ier de Savoie par Jean Colombe,
en 1485-1486.

Par sa valeur d’art exceptionnelle, c’est surtout la première partie qui mé-
rite de retenir l’attention; et c’est sur elle aussi que M. Durrieu a le plus longue-
ment insisté. La date de cette première série de miniatures, où l’on peut recon-
naître plusieurs mains, est particulièrement importante, car elle montre bien où
en était la peinture dans la région de la France du Nord peu avant les van Eyck.
En effet, c’est surtout grâce aux miniatures, dans l’état actuel de nos connais-
sances, que l'on peut essayer de suivre la transformation qui relie le réalisme
du commencement du xve siècle à l’art plus conventionnel et maniéré du xivc.
L’étude de cette évolution fera ressortir de plus en plus nettement le rôle joué
alors par Paris, véritable centre où les artistes affluaient de tous côtés et où ils
devaient tous perdre en quelque mesure leur caractère local, pour s’affiner dans
ce milieu particulièrement éclectique. Car à Paris régnait alors un internationa-
lisme que M. Durrieu a bien mis en lumière, en montrant quels liens étroits
unissaient à cette date les arts français, italien et flamand.

1. Paris, Plon-Nourrit et O, 1904. Un vol. in-folio, 264 p., avec 1 planche en cou-
leurs, et 64 planches en héliogravure.

2. V. dans la Gazelle des Beaux-Arts de 1884, t. I, les études de M. Léopold Delisle
sur Les Livres d’Heures du duc de Berry (avec fac-similé en héliogravure de quatre des
miniatures des Très riches Heures).
 
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