Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 33.1905)

UN MONUMENT DE L’ART BYZANTIN AU XIV” SIECLE

LES MOSAÏQUES DE KAHRIÉ-DJAMI

(deuxième et dernier article1)

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Nicéphore Grégoras, l’élève favori et l’ami de Théodore Méto-
chite, a, dans plusieurs passages de son histoire, parlé des
travaux que son maître fit exécuter au monastère de Chora :
« Comme, avec le temps, dit-il, de nouveau l’édifice menaçait ruine,
avec une grande libéralité, il le restaura complètement, à l’exception
de la partie centrale de l’église » (Bist., IX, 13). Ailleurs, à la date de
1321, on lit ceci : « Le logothète venait d’achever de remettre à neuf
(veoupyetv) le couvent de Chora pour tout ce qui concerne la décoration
intérieure » [Hist., VIII, h). Quelques pages plus loin, le même mot
reparaît : « Le monastère de Chora, écrit le chroniqueur, qu’il venait
de remettre à neuf. » Comment faut-il au juste entendre ces expres-
sions? L’église de Chora, on le sait, existait avant le xiv° siècle; or,
ceci d’abord est certain, qu’au moment de la restauration on n’en
modifia aucunement les dispositions architecturales. Grégoras le
déclare formellement,et il suffit au reste de considérer le monument
pour reconnaître que, malgré quelques remaniements ultérieurs, il
offre, avec ses cinq coupoles, ses deux nefs latérales que terminent
de petites absides, son double narthex, l’aspect ordinaire et le plan
fortement lié des édifices du xne siècle. C’est, donc uniquement à
la décoration que s’appliqua l’effort de Métochite. Mais, ici encore,
que fit-il exactement? Se borna-t-il à restaurer des mosaïques plus

1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1904-, t. II, p. 333.