ARTISTES CONTEMPORAINS
ALBERT BESNARD
(deuxième et dernier article1)
Il apportait à Paris son premier panneau décoratif pour l’École
de Pharmacie, cette Convalescence d’un charme si délicat, qui
marque, après le Portrait de MlleG... (1874), la première grande
étape de la carrière deBesnard. Dans un blond soleil de printemps,
dont la pâleur est corroborée par la finesse de l’ombre que les grands
arbres projettent sur le chemin, il évoque, avec une émouvante
grâce, le renouveau des forces et de l’espoir, par une figure de femme
encore dolente qui, d’une marche incertaine, s’avance hors du logis
où elle vient de souffrir, vers le frais visage joyeux, vers les bras
tendus en appel d’espérance, de sa toute petite fille, vers le délicat
sourire de la nature, qui représentent, enfant et paysage, toutes les
attirantes forces de vie
Harmonieusement combinée pour les grises sévérités de la pierre,
cette décoration de Besnard, où l’on retrouve, avec un sentiment
très grave, très juste de l’humanité, ses mérites maintes fois affir-
més de spiritualisation du réel et son sentiment si délicat de la
lumière, émut la foule et conquit au peintre l’estime des libres
artistes, ravis de le retrouver, avec l’ampleur de pensée et de forme- 1
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1905, t. I, p. 41.
xxxiii. — 3” période.
20
ALBERT BESNARD
(deuxième et dernier article1)
Il apportait à Paris son premier panneau décoratif pour l’École
de Pharmacie, cette Convalescence d’un charme si délicat, qui
marque, après le Portrait de MlleG... (1874), la première grande
étape de la carrière deBesnard. Dans un blond soleil de printemps,
dont la pâleur est corroborée par la finesse de l’ombre que les grands
arbres projettent sur le chemin, il évoque, avec une émouvante
grâce, le renouveau des forces et de l’espoir, par une figure de femme
encore dolente qui, d’une marche incertaine, s’avance hors du logis
où elle vient de souffrir, vers le frais visage joyeux, vers les bras
tendus en appel d’espérance, de sa toute petite fille, vers le délicat
sourire de la nature, qui représentent, enfant et paysage, toutes les
attirantes forces de vie
Harmonieusement combinée pour les grises sévérités de la pierre,
cette décoration de Besnard, où l’on retrouve, avec un sentiment
très grave, très juste de l’humanité, ses mérites maintes fois affir-
més de spiritualisation du réel et son sentiment si délicat de la
lumière, émut la foule et conquit au peintre l’estime des libres
artistes, ravis de le retrouver, avec l’ampleur de pensée et de forme- 1
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1905, t. I, p. 41.
xxxiii. — 3” période.
20