L’ART DANS L’ITALIE MÉRIDIONALE
A PROPOS D’UN LIVRE RÉCENT1
Depuis bientôt un siècle les
érudits français n’ont jamais
cessé de s’intéresser à l’Italie du
Sud. Quoi de plus naturel? En
sept cents ans la France a fait
jusqu’à quatre fois la conque te
de ce beau pays. Nos savants,
héritiers de nos vieux rêves,
reprirent la route de Robert
Guiscard, de Charles d’Anjou,
de Charles VIII, de Champion-
net— etde nouveau ils ont con-
quis les Deux Siciles. Car, dans
le royaume de la science, les
vrais conquérants sontceux qui
savent le mieux comprendre.
Millin, le premier, au temps où Murat était roi de Naples, par-
courut, avec son ardeur accoutumée, la Campanie, l’Apulie, la Cala-
bre. Il en rapporta tous les éléments d'un livre, mais il mourut avant
de l’avoir écrit. Ses dessins, précieux encore aujourd’hui, sont à la
Ribliothèquc Nationale.
Vers 1840, deux jeunes gens, Iluillard-Eréholles et l’architecte
Baltard, encouragés par le duc de Luynes, recommencèrent le voyage.
Baltard dessina avec talent quelques beaux monuments. Ses croquis
mêmes ont du charme : on y sent l’architecture du paysage. 11 nous
1. Émile Bertaux, L’Art dans l’Italie méridionale. Tome Ier : De lafmde l'Empire
romain à la conquête de Charles d’Anjou. Paris, Fontemoing, 1904. Un vol. in-4°,
xiv-835 p., av. 404 fig. et 38 planches, plus 2 tableaux sypnotiques.
A PROPOS D’UN LIVRE RÉCENT1
Depuis bientôt un siècle les
érudits français n’ont jamais
cessé de s’intéresser à l’Italie du
Sud. Quoi de plus naturel? En
sept cents ans la France a fait
jusqu’à quatre fois la conque te
de ce beau pays. Nos savants,
héritiers de nos vieux rêves,
reprirent la route de Robert
Guiscard, de Charles d’Anjou,
de Charles VIII, de Champion-
net— etde nouveau ils ont con-
quis les Deux Siciles. Car, dans
le royaume de la science, les
vrais conquérants sontceux qui
savent le mieux comprendre.
Millin, le premier, au temps où Murat était roi de Naples, par-
courut, avec son ardeur accoutumée, la Campanie, l’Apulie, la Cala-
bre. Il en rapporta tous les éléments d'un livre, mais il mourut avant
de l’avoir écrit. Ses dessins, précieux encore aujourd’hui, sont à la
Ribliothèquc Nationale.
Vers 1840, deux jeunes gens, Iluillard-Eréholles et l’architecte
Baltard, encouragés par le duc de Luynes, recommencèrent le voyage.
Baltard dessina avec talent quelques beaux monuments. Ses croquis
mêmes ont du charme : on y sent l’architecture du paysage. 11 nous
1. Émile Bertaux, L’Art dans l’Italie méridionale. Tome Ier : De lafmde l'Empire
romain à la conquête de Charles d’Anjou. Paris, Fontemoing, 1904. Un vol. in-4°,
xiv-835 p., av. 404 fig. et 38 planches, plus 2 tableaux sypnotiques.