DOI Heft:
Nr. 1
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BIBLIOGRAPHIE
LES LIVRES D’ÉTRENNES
Les librairies Hachette et Laurens, qui depuis
longtemps se sont fait une spécialité des beaux livres
sur l’histoire de l’art, sont, encore cette année, à
signaler particulièrement, pour l’importance et l’inté-
rêt de leurs ouvrages de nouvel an.
A côté d’une luxueuse publication sur le peintre
américain Sargent, épuisée dès son apparition, voici,
à la première de ces librairies, trois livres très dis-
semblables de sujets, égaux par l'attrait qu’ils exer-
ceront sur les différentes catégories de lecteurs
auxquels ils s’adressent.
La Bretagne de M. Gustave Gelîroy1, si elle n’a
pas directement l’art pour objet, mérite néanmoins
de figurer dans celte revue par le pittoresque de
l’évocation, le sentiment profond de la beauté propre
à ce pays, à ses sites mélancoliques ou farouches,
à ses monuments si pleins de caractère expressif.
Fils lui-même de cette terre bretonne, l’auteur,
dans un hommage fervent de son livre au pays de
ses ancêtres, a éloquemment résumé, en un tableau brossé à larges traits,
l’histoire de la Bretagne, les aspects si divers des régions dont elle se compose,
les côtés complexes de l’âme bretonne, naïve, douce et rude, avec « je ne
sais quel goût savoureux de la vie et de la mort confondues ». 11 a désespéré
un moment de ne pouvoir évoquer à lui seul tant de diversité, « tant de voix, tant
de paysages animés et tant de régions solitaires, tant de villes, tant de maisons,
tant de monuments, de châteaux, d'églises, de chapelles, de calvaires, de croix
aux carrefours; tant de champs, de landes, de forêts, de bois, d’arbres; tant de
rochers, de grèves, de vagues; tant de ciels purs ou chargés de nuages, sereins
ou chagrins, tant de soleil, tant de brume et tant de pluie, tant de couleurs dans
l’espace, sur la terre et sur les eaux. » Cependant, il a essayé, et le talent du
poète et de l’artiste qu’il est, s’alliant à l'expérience du touriste, à sa connais-
sance parfaite des lieux, à la sûreté de son observation, a réussi à donner de
ce vaste ensemble la peinture lîdèle, vivante, colorée, émouvante, qu’il fallait.
I. Gustave Geffroy, La Bretagne. Illustrations d’après les photographies de M. Paul
Gruyer. Paris, Hachette et C!“, 1905. Un vol. in-1”, xvi-438 p. av. 350 gravures (30 francs).
LES LIVRES D’ÉTRENNES
Les librairies Hachette et Laurens, qui depuis
longtemps se sont fait une spécialité des beaux livres
sur l’histoire de l’art, sont, encore cette année, à
signaler particulièrement, pour l’importance et l’inté-
rêt de leurs ouvrages de nouvel an.
A côté d’une luxueuse publication sur le peintre
américain Sargent, épuisée dès son apparition, voici,
à la première de ces librairies, trois livres très dis-
semblables de sujets, égaux par l'attrait qu’ils exer-
ceront sur les différentes catégories de lecteurs
auxquels ils s’adressent.
La Bretagne de M. Gustave Gelîroy1, si elle n’a
pas directement l’art pour objet, mérite néanmoins
de figurer dans celte revue par le pittoresque de
l’évocation, le sentiment profond de la beauté propre
à ce pays, à ses sites mélancoliques ou farouches,
à ses monuments si pleins de caractère expressif.
Fils lui-même de cette terre bretonne, l’auteur,
dans un hommage fervent de son livre au pays de
ses ancêtres, a éloquemment résumé, en un tableau brossé à larges traits,
l’histoire de la Bretagne, les aspects si divers des régions dont elle se compose,
les côtés complexes de l’âme bretonne, naïve, douce et rude, avec « je ne
sais quel goût savoureux de la vie et de la mort confondues ». 11 a désespéré
un moment de ne pouvoir évoquer à lui seul tant de diversité, « tant de voix, tant
de paysages animés et tant de régions solitaires, tant de villes, tant de maisons,
tant de monuments, de châteaux, d'églises, de chapelles, de calvaires, de croix
aux carrefours; tant de champs, de landes, de forêts, de bois, d’arbres; tant de
rochers, de grèves, de vagues; tant de ciels purs ou chargés de nuages, sereins
ou chagrins, tant de soleil, tant de brume et tant de pluie, tant de couleurs dans
l’espace, sur la terre et sur les eaux. » Cependant, il a essayé, et le talent du
poète et de l’artiste qu’il est, s’alliant à l'expérience du touriste, à sa connais-
sance parfaite des lieux, à la sûreté de son observation, a réussi à donner de
ce vaste ensemble la peinture lîdèle, vivante, colorée, émouvante, qu’il fallait.
I. Gustave Geffroy, La Bretagne. Illustrations d’après les photographies de M. Paul
Gruyer. Paris, Hachette et C!“, 1905. Un vol. in-1”, xvi-438 p. av. 350 gravures (30 francs).