BIBLIOGRAPHIE
PUBLICATIONS A PROPOS DE L’EXPOSITION DES PRIMITIFS FRANÇAIS1
nusérer simplement les articles suscités par cette admi-
rable exposition serait une longue tâche. Nous borne-
rons notre effort à l’examen des travaux publiés en
brochure ou réunis en volume. Commençons par celui
de M. G. Lafenestre, dont les lecteurs de la Gazette ont
eu la primeur. « C’est proprement un charme » que de
voir naître les fleurs du style sous la plume d’un histo-
rien d’art qui fut et qui est resté poète.
M. Lafenestre ne cherche pas, dans la diversité des écoles et des influences,
à déterminer minutieusement l’apport de chaque génie national au point de vue
de la technique; mais il possède un critérium qui lui permet d’affirmer avec
quelque certitude l’origine française de certaines compositions, de celles où les
personnages ont tous le geste et l’expression qui convient à leur rôle dans la scène
représentée. Il revendique pour la France un tableau fort discuté à ce point de
vue : la Résurrection de Lazare de la galerie R. von Kaufmann. A notre avis aussi,
l’œuvre est française; et même, si l’on examine attentivement les types, la phy-
sionomie des mains, la forme des plis, la facture des arbres, on sera forcé d’y
reconnaître un chef-d’œuvre exécuté (sous une influence flamande) par Nicolas
Froment en personne, à ces heures de jeunesse où, comme tous les maîtres à
leur début, il exprimait la vérité de la nature avec une conscience particulière.
En 1900, à propos du triptyque de Loches, on avait dit avec hésitation :
« C’est de Bourdichon ou de Perréal. » Nous avons, le premier, affirmé nettement,
et avec preuves détaillées à l’appui, que ce triptyque est l’œuvre de Jean Bour-
dichon. D’une manière indépendante, M. G. Lafenestre s’est beaucoup rapproché
1. L’Exposition des Primitifs français, par G. Lafenestre (Paris, Gazelle des Beaux-
Arts', in-8°, 117 p. av. grav. et 20 pl.) ; — La Peinture à l’Exposition des Primitifs
français, par le comte Paul Durrieu (Paris, Librairie de l’art ancien et moderne; in-S”,
90 p. avec 37 grav. et 10 pi.); — Les Primitifs parisiens, par Marcel Poète (Paris,
II. Champion, in-8°, 74 p. av. 5 grav. hors texte); — Le Portrait du xvr siècle aux Pri-
mitifs français. Notes et corrections du catalogue officiel sur cette partie de l’exposi-
tion d’avril-juillet 1904, par L. Dimier (Paris, Schemit, in-8°, 49 p.); — L’Exposition des
Primitifs français au point de vue de l’influence des frères van Eyck sur la peinture
française et provençale, par Georges H. de Loo (Paris, Fioury; Bruxelles, G. van Oest,
in-S0, 52 p.); — Les Primitifs français [1292-1500). Complément au Catalogue officiel de
l’Exposition, par Henri Bouchot (Paris, Librairie de l’Art ancien et moderne, in-8°, 343 p.).
PUBLICATIONS A PROPOS DE L’EXPOSITION DES PRIMITIFS FRANÇAIS1
nusérer simplement les articles suscités par cette admi-
rable exposition serait une longue tâche. Nous borne-
rons notre effort à l’examen des travaux publiés en
brochure ou réunis en volume. Commençons par celui
de M. G. Lafenestre, dont les lecteurs de la Gazette ont
eu la primeur. « C’est proprement un charme » que de
voir naître les fleurs du style sous la plume d’un histo-
rien d’art qui fut et qui est resté poète.
M. Lafenestre ne cherche pas, dans la diversité des écoles et des influences,
à déterminer minutieusement l’apport de chaque génie national au point de vue
de la technique; mais il possède un critérium qui lui permet d’affirmer avec
quelque certitude l’origine française de certaines compositions, de celles où les
personnages ont tous le geste et l’expression qui convient à leur rôle dans la scène
représentée. Il revendique pour la France un tableau fort discuté à ce point de
vue : la Résurrection de Lazare de la galerie R. von Kaufmann. A notre avis aussi,
l’œuvre est française; et même, si l’on examine attentivement les types, la phy-
sionomie des mains, la forme des plis, la facture des arbres, on sera forcé d’y
reconnaître un chef-d’œuvre exécuté (sous une influence flamande) par Nicolas
Froment en personne, à ces heures de jeunesse où, comme tous les maîtres à
leur début, il exprimait la vérité de la nature avec une conscience particulière.
En 1900, à propos du triptyque de Loches, on avait dit avec hésitation :
« C’est de Bourdichon ou de Perréal. » Nous avons, le premier, affirmé nettement,
et avec preuves détaillées à l’appui, que ce triptyque est l’œuvre de Jean Bour-
dichon. D’une manière indépendante, M. G. Lafenestre s’est beaucoup rapproché
1. L’Exposition des Primitifs français, par G. Lafenestre (Paris, Gazelle des Beaux-
Arts', in-8°, 117 p. av. grav. et 20 pl.) ; — La Peinture à l’Exposition des Primitifs
français, par le comte Paul Durrieu (Paris, Librairie de l’art ancien et moderne; in-S”,
90 p. avec 37 grav. et 10 pi.); — Les Primitifs parisiens, par Marcel Poète (Paris,
II. Champion, in-8°, 74 p. av. 5 grav. hors texte); — Le Portrait du xvr siècle aux Pri-
mitifs français. Notes et corrections du catalogue officiel sur cette partie de l’exposi-
tion d’avril-juillet 1904, par L. Dimier (Paris, Schemit, in-8°, 49 p.); — L’Exposition des
Primitifs français au point de vue de l’influence des frères van Eyck sur la peinture
française et provençale, par Georges H. de Loo (Paris, Fioury; Bruxelles, G. van Oest,
in-S0, 52 p.); — Les Primitifs français [1292-1500). Complément au Catalogue officiel de
l’Exposition, par Henri Bouchot (Paris, Librairie de l’Art ancien et moderne, in-8°, 343 p.).