Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 33.1905)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Minerve et même de compositions moins maniérées, comme la Mala-
die d’Anliochus et Diane et Apollon perçant de flèches les enfants de
Niobé, concours de 1772 que j’ai pu voir récemment permet d’affir-
mer que, si David était resté fidèle à ses préférences de jeunesse, il
n’aurait été, avec moins de fantaisie et d’imprévu, qu’une doublure
de Fragonard, c’est-à-dire un peintre adroit, aimable et maniéré,
capable de quelques portraits intéressants, mais dont la composi-
tion et la couleur se seraient senties de réminiscences nombreuses.

Au lieu d’accepter ce rôle de doublure, David a consacré l’énergie
et le courage dont il était capable à refaire son éducation. L’artiste
facile de la Mort de Sénèque et du Combat de Mars et de Minerve est
devenu, grâce à une volonté tenace, le peintre de Marat, du Sacre.
et des Aigles, le portraitiste deMmcsde Sorcy-Theiusson, d’Orvilliers,
de Pastoret, Récamier, le maître d’Ingres.

Soyez certains que, s’il avait suivi les conseils deCochin, il n’eût
rien exécuté de tout cela et que sa gloire s’en amoindrirait d’autant.

Je crois à la nécessité de la révolution davidienne.

CHAULES SAUNIER

1. Contrairement à la tradition qui veut que cette œuvre se soit craquelée à
peine terminée, je l’ai trouvée dans un bon état de conservation. Diane occupe
le centre de la composition; autour d’elle, renversés pêle-mêle, agonisent les
enfants de Niobé. C’est, des concours de David, celui où l’effet est le plus con-
centré, celui aussi où la couleur est le moins papillotante.