264
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
traitée et il serait superflu de rappeler aux lecteurs de la Gazette quelle part M. de
Nolhac a prise à cette restitution1. M. André Pératé a cependant résolu ce pro-
blème d’utiliser largement les travaux de ses devanciers et de faire œuvre per-
sonnelle. Sans aucun appareil d’érudition, mais solidement documenté, on peut
le croire, sur chacun des points qu’il a traités, il a retracé à son tour, en huit
chapitres, les vicissitudes de la construction du château, de la chapelle, des jar-
dins, des deux Trianons, résumé l’historique du*musée et dénombré les rares
monuments de la ville proprement dite. Quelques-uns, tels que la cathédrale
Saint-Louis, les écuries delà Place d’Armes, aujourd’hui transformées en casernes,
la charmante Bibliothèque de la rue Gambetta, la Préfecture, restitution discrète
d’un architecte local trop peu connu, Amédée Manuel, l’ancien couvent des Ursu-
lines (aujourd’hui lycée Hoche), dont les matériaux furent, en partie, fournis
par les démolitions du château de Clagny, font corps avec la demeure royale;
mais le prétentieux et gigantesque Hôtel de ville, récemment érigé près de la
gare de la rive gauche, dépare cet ensemble et ne justifie que trop le jugement
dédaigneux de M. Pératé.
Le livre de M. Gustave Geffroy et celui de M. André Pératé sont abondamment
illustrés par des procédés divers. Cinquante-sept héliogravures et cent soixante-
huit reproductions dans le texte ornent le premier; les illustrations du second
sont exclusivement dues à l’emploi de la photographie réduite en simili. Il y a de
fort belles planches dans le livre édité par M. Per Lamm,bien que quelques-unes
soient parfois un peu grandes, eu égard au format adopté, et qu’elles aient une
teinte uniforme pour les tableaux, les sculptures ou les arbres des parcs; les
reproductions à pleine page ne sont pas non plus toutes également bien venues.
Plus modeste, la décoration du livre de M. Pératé est aussi plus homogène et elle
a dû à la contribution bénévole d’un collègue de l’auteur, M. Gaston Brière, des
clichés inédits qui complètent fort heureusement ceux que M. Laurens a empruntés
à MM. Neurdein, Barbichon, Bourdier, Pamard, etc. C’est des terrasses et des
toits à l’italienne du palais, inaccessibles au public, que M. Brière a pris divers
instantanés où se détache, sur le vaste ciel, le profil de certains de ces édifices
qui font de Versailles, comme l’a dit M. Geffroy, « un lieu unique dans l’Histoire ».
MAURICE TOURNEUX
1. Voyez notamment dans la Gazette, de 1895 à 1898, huit articles sur La Décoration
de Versailles au xvji* siècle et dans celle de 1902, cinq articles sur Le Versailles de Man-
sart. On me permettra de rappeler aussi deux autres articles intitulés Le Palais de Ver-
sailles et ses historiens (1er novembre et 1" décembre 1901).
L’Imprimeur-gérant : J.-F. Schnkrb.
PAKIS. — IMPRIMERIE DE LA « GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
traitée et il serait superflu de rappeler aux lecteurs de la Gazette quelle part M. de
Nolhac a prise à cette restitution1. M. André Pératé a cependant résolu ce pro-
blème d’utiliser largement les travaux de ses devanciers et de faire œuvre per-
sonnelle. Sans aucun appareil d’érudition, mais solidement documenté, on peut
le croire, sur chacun des points qu’il a traités, il a retracé à son tour, en huit
chapitres, les vicissitudes de la construction du château, de la chapelle, des jar-
dins, des deux Trianons, résumé l’historique du*musée et dénombré les rares
monuments de la ville proprement dite. Quelques-uns, tels que la cathédrale
Saint-Louis, les écuries delà Place d’Armes, aujourd’hui transformées en casernes,
la charmante Bibliothèque de la rue Gambetta, la Préfecture, restitution discrète
d’un architecte local trop peu connu, Amédée Manuel, l’ancien couvent des Ursu-
lines (aujourd’hui lycée Hoche), dont les matériaux furent, en partie, fournis
par les démolitions du château de Clagny, font corps avec la demeure royale;
mais le prétentieux et gigantesque Hôtel de ville, récemment érigé près de la
gare de la rive gauche, dépare cet ensemble et ne justifie que trop le jugement
dédaigneux de M. Pératé.
Le livre de M. Gustave Geffroy et celui de M. André Pératé sont abondamment
illustrés par des procédés divers. Cinquante-sept héliogravures et cent soixante-
huit reproductions dans le texte ornent le premier; les illustrations du second
sont exclusivement dues à l’emploi de la photographie réduite en simili. Il y a de
fort belles planches dans le livre édité par M. Per Lamm,bien que quelques-unes
soient parfois un peu grandes, eu égard au format adopté, et qu’elles aient une
teinte uniforme pour les tableaux, les sculptures ou les arbres des parcs; les
reproductions à pleine page ne sont pas non plus toutes également bien venues.
Plus modeste, la décoration du livre de M. Pératé est aussi plus homogène et elle
a dû à la contribution bénévole d’un collègue de l’auteur, M. Gaston Brière, des
clichés inédits qui complètent fort heureusement ceux que M. Laurens a empruntés
à MM. Neurdein, Barbichon, Bourdier, Pamard, etc. C’est des terrasses et des
toits à l’italienne du palais, inaccessibles au public, que M. Brière a pris divers
instantanés où se détache, sur le vaste ciel, le profil de certains de ces édifices
qui font de Versailles, comme l’a dit M. Geffroy, « un lieu unique dans l’Histoire ».
MAURICE TOURNEUX
1. Voyez notamment dans la Gazette, de 1895 à 1898, huit articles sur La Décoration
de Versailles au xvji* siècle et dans celle de 1902, cinq articles sur Le Versailles de Man-
sart. On me permettra de rappeler aussi deux autres articles intitulés Le Palais de Ver-
sailles et ses historiens (1er novembre et 1" décembre 1901).
L’Imprimeur-gérant : J.-F. Schnkrb.
PAKIS. — IMPRIMERIE DE LA « GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.