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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rement vivace, qui, en l’absence d’une pareille pléiade, trouve encore
à nous i ntéresscr ?
L'ART SOCIAL
Lorsque les Expositions
s'ouvrirent à l’art social, il
sembla que toutes les formes
de l’activité esthétique allaient
bénéficier de ce rapproche-
ment. Cet espoir ne s'est pas
totalement réalisé. Les arts ne
fusionnèrent pas : ils ne se
présentèrent pas, selon les
conditions naturelles de la vie,
associés les uns aux autres,
conçus pour une harmonie totale. Chacun d’eux resta dans son
département, et les décorateurs présents et isolés eurent, d’ailleurs,
bientôt à se plaindre des emplacements qui leur étaient assignés. Ils
formèrent alors une Société, organisèrent des expositions spéciales
dont le succès a été croissant, et l'on a pu craindre, de leur part, une
complète sécession. Le divorce serait évidemment préjudiciable à tous.
Les organisateurs du Salon l’ont compris : ils ont fait, cette année,
un effort sérieux, sinon parfait, pour retenir les mécontents. La
crise paraît conjurée ou ajournée. Il n’en reste pas moins qu’à
l’heure actuelle les décorateurs réservent leur principal effort pour
le Pavillon de Marsan et n’attribuent qu’un intérêt médiocre aux
assises du Grand Palais.
Les galeries spacieuses, mais mal éclairées, où le Salon des
Artistes français accueille, à côté d’artistes véritables, tant de bonnes
volontés consciencieuses et banales, les salles où la Nationale groupe
une élite admirable et exclusive, ne présentent donc qu’une image
imparfaite du mouvement contemporain, et si, préoccupés par
l’échéance prochaine d’une Exposition internationale d’art décoratif
moderne, nous voulions nous renseigner ici sur l’étal de nos forces,
la prudence nous interdirait vite de formuler des conclusions.
L’art du mobilier, tout d’abord, est à peine représenté. En
l’absence de cet art qui domine et coordonne tous les autres, vases,
orfèvrerie, bijoux et verreries, privés de l’élément qui les relie, n’ap-
paraissent plus que comme objets de curiosité. Il suffit pourtant que
COUPE EN PORCELAINE AJOUR1-: E
PAR M. A. D E L A H E R C H E
(Société Nationale des Beaux-Arts )
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rement vivace, qui, en l’absence d’une pareille pléiade, trouve encore
à nous i ntéresscr ?
L'ART SOCIAL
Lorsque les Expositions
s'ouvrirent à l’art social, il
sembla que toutes les formes
de l’activité esthétique allaient
bénéficier de ce rapproche-
ment. Cet espoir ne s'est pas
totalement réalisé. Les arts ne
fusionnèrent pas : ils ne se
présentèrent pas, selon les
conditions naturelles de la vie,
associés les uns aux autres,
conçus pour une harmonie totale. Chacun d’eux resta dans son
département, et les décorateurs présents et isolés eurent, d’ailleurs,
bientôt à se plaindre des emplacements qui leur étaient assignés. Ils
formèrent alors une Société, organisèrent des expositions spéciales
dont le succès a été croissant, et l'on a pu craindre, de leur part, une
complète sécession. Le divorce serait évidemment préjudiciable à tous.
Les organisateurs du Salon l’ont compris : ils ont fait, cette année,
un effort sérieux, sinon parfait, pour retenir les mécontents. La
crise paraît conjurée ou ajournée. Il n’en reste pas moins qu’à
l’heure actuelle les décorateurs réservent leur principal effort pour
le Pavillon de Marsan et n’attribuent qu’un intérêt médiocre aux
assises du Grand Palais.
Les galeries spacieuses, mais mal éclairées, où le Salon des
Artistes français accueille, à côté d’artistes véritables, tant de bonnes
volontés consciencieuses et banales, les salles où la Nationale groupe
une élite admirable et exclusive, ne présentent donc qu’une image
imparfaite du mouvement contemporain, et si, préoccupés par
l’échéance prochaine d’une Exposition internationale d’art décoratif
moderne, nous voulions nous renseigner ici sur l’étal de nos forces,
la prudence nous interdirait vite de formuler des conclusions.
L’art du mobilier, tout d’abord, est à peine représenté. En
l’absence de cet art qui domine et coordonne tous les autres, vases,
orfèvrerie, bijoux et verreries, privés de l’élément qui les relie, n’ap-
paraissent plus que comme objets de curiosité. Il suffit pourtant que
COUPE EN PORCELAINE AJOUR1-: E
PAR M. A. D E L A H E R C H E
(Société Nationale des Beaux-Arts )