DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Vitry, Paul: Les monuments à J.-J. Rosseau: de Houdon à Bartholomé
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0112
■ ' -V-
MODÈLE EN PLATRE DU TOMBEAU DE J.-J. ROUSSEAU A ERMENONVILLE
PAR J.-PH. LE SUEUR
(Collection de M. le comte de Girardin.)
LES MONUMENTS A J.-J. ROUSSEAU
DE HOUDON A BARTHOLOMÉ
Le monument, dû au sculpteur Barlholomé, qui vient d’être
inauguré, te 30 juin dernier, sous la coupole du Panthéon et
qui harmonise aujourd’hui, dans la lumière diffuse, les teintes
douces de sa belle pierre de France aux solennelles assises de l’archi-
tecture de Soufllot et les calmes allégories de sa figuration aux plus
nobles figures des fresques voisines, et comme fraternelles, du grand
Puvis; ce monument, qui est une des œuvres les plus originales, les
plus indépendantes de la sculpture moderne, est pourtant l'aboutis-
sement dernier de toute une série d’efforts, de tentatives, d’avor-
tements, par où se traduisit, depuis plus d’un siècle, l’admiration
non pas sereine, mais inquiète, combative et Gombattue, des géné-
rations qui se sont succédé depuis la mort du philosophe. Il sem-
blerait aussi, à le regarder seulement, que la mémoire du penseur
tourmenté, de l’artiste sensible et douloureux, du théoricien génial,
mais inconséquent, que fut Rousseau, dût avoir enfin trouvé la paix
équitable et le jugement rasséréné des hommes clairvoyants, mais
respectueux. On sait, hélas! qu’il n’en est rien : les passions s’agitent
encore autour du nom de Rousseau, et c’est seulement en devançant,
MODÈLE EN PLATRE DU TOMBEAU DE J.-J. ROUSSEAU A ERMENONVILLE
PAR J.-PH. LE SUEUR
(Collection de M. le comte de Girardin.)
LES MONUMENTS A J.-J. ROUSSEAU
DE HOUDON A BARTHOLOMÉ
Le monument, dû au sculpteur Barlholomé, qui vient d’être
inauguré, te 30 juin dernier, sous la coupole du Panthéon et
qui harmonise aujourd’hui, dans la lumière diffuse, les teintes
douces de sa belle pierre de France aux solennelles assises de l’archi-
tecture de Soufllot et les calmes allégories de sa figuration aux plus
nobles figures des fresques voisines, et comme fraternelles, du grand
Puvis; ce monument, qui est une des œuvres les plus originales, les
plus indépendantes de la sculpture moderne, est pourtant l'aboutis-
sement dernier de toute une série d’efforts, de tentatives, d’avor-
tements, par où se traduisit, depuis plus d’un siècle, l’admiration
non pas sereine, mais inquiète, combative et Gombattue, des géné-
rations qui se sont succédé depuis la mort du philosophe. Il sem-
blerait aussi, à le regarder seulement, que la mémoire du penseur
tourmenté, de l’artiste sensible et douloureux, du théoricien génial,
mais inconséquent, que fut Rousseau, dût avoir enfin trouvé la paix
équitable et le jugement rasséréné des hommes clairvoyants, mais
respectueux. On sait, hélas! qu’il n’en est rien : les passions s’agitent
encore autour du nom de Rousseau, et c’est seulement en devançant,