DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Mély, Fernand de: Les "Très riches heures" du Duc Jean de Berry et les "Trois Graces" de Sienne
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
sant problème de bibliographie à résoudre : nous nous bornons à le
signaler aux chercheurs. »
Effectivement c’est là un problème des plus curieux. Mais en
le regardant comme bibliographique, il était presque impossible
d’aboutir; car c’est un problème essentiellement artistique, qu’un
passage d’inventaire, que l’affirmation paléographique d’une source
flamande, ne pouvaient qu’obscurcir, puisque c’est un musée
d’Italie qui va nous permettre de
présenter aujourd’hui une solution
tout au moins acceptable.
L’artiste qui a représenté le
Zodiaque des Très riches Heures a
copié les deux Grâces qui ont
conservé leurs têtes, du groupe cé-
lèbre des Trois Grâces qui est dans
la Librairie du Dôme de Sienne.
L’hypothèse demande cepen-
dant une preuve plus objective
qu’une affirmation. Une série de
photographies à la même échelle
va permettre d’isoler du groupe
les deux femmes et avec elles de
recomposer le Zodiaque.
Dans le groupe, vu de face,
reproduit ci-contre, je découpe la
les trois grâces Grâce de gauche; je la pose sim-
GROUPE ANTIQUE (FACE) 1 i I> , 1 1
plement sur 1 autre, vue de dos,
(Librairie du Dôme de Sienne.)
qui a une tête (fig. de la page sui-
vante : Grcîce de gauche). Elle s’applique aussitôt en suivant la ligne
du dos, très naturellement, laissant apercevoir le bas du rein; les
jambes, dans leur mouvement déhanché, présentent alors un écar-
tement égal à celles du Zodiaque et l’ensemble nouveau peut ainsi
se superposer presque géométriquement au groupe des Heures de
Chantilly.
Mais les bras manquent, et ceux de la femme du Zodiaque sont
d’une disposition très curieuse, très spéciale, très maniérée, un peu
invraisemblable. Si je les découpe et si je les ajoute alors à la pho-
tographie du corps de la Grâce de gauche du groupe de Sienne que
je regarde comme le modèle de la Femme astrologique, ils l’épousent
sans raccord visible, et quand les épaules prennent leur place sur
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
sant problème de bibliographie à résoudre : nous nous bornons à le
signaler aux chercheurs. »
Effectivement c’est là un problème des plus curieux. Mais en
le regardant comme bibliographique, il était presque impossible
d’aboutir; car c’est un problème essentiellement artistique, qu’un
passage d’inventaire, que l’affirmation paléographique d’une source
flamande, ne pouvaient qu’obscurcir, puisque c’est un musée
d’Italie qui va nous permettre de
présenter aujourd’hui une solution
tout au moins acceptable.
L’artiste qui a représenté le
Zodiaque des Très riches Heures a
copié les deux Grâces qui ont
conservé leurs têtes, du groupe cé-
lèbre des Trois Grâces qui est dans
la Librairie du Dôme de Sienne.
L’hypothèse demande cepen-
dant une preuve plus objective
qu’une affirmation. Une série de
photographies à la même échelle
va permettre d’isoler du groupe
les deux femmes et avec elles de
recomposer le Zodiaque.
Dans le groupe, vu de face,
reproduit ci-contre, je découpe la
les trois grâces Grâce de gauche; je la pose sim-
GROUPE ANTIQUE (FACE) 1 i I> , 1 1
plement sur 1 autre, vue de dos,
(Librairie du Dôme de Sienne.)
qui a une tête (fig. de la page sui-
vante : Grcîce de gauche). Elle s’applique aussitôt en suivant la ligne
du dos, très naturellement, laissant apercevoir le bas du rein; les
jambes, dans leur mouvement déhanché, présentent alors un écar-
tement égal à celles du Zodiaque et l’ensemble nouveau peut ainsi
se superposer presque géométriquement au groupe des Heures de
Chantilly.
Mais les bras manquent, et ceux de la femme du Zodiaque sont
d’une disposition très curieuse, très spéciale, très maniérée, un peu
invraisemblable. Si je les découpe et si je les ajoute alors à la pho-
tographie du corps de la Grâce de gauche du groupe de Sienne que
je regarde comme le modèle de la Femme astrologique, ils l’épousent
sans raccord visible, et quand les épaules prennent leur place sur