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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Mély, Fernand de: Les "Très riches heures" du Duc Jean de Berry et les "Trois Graces" de Sienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0218

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

différents et ne fournissent ainsi que des fragments de solutions.

Enfin une médaille de Tranquillina, femme de Gordien III,
frappée en Thrace vers 240 ap. J.-G., conservée au musée de Gotha,
reproduite par Imhoof Blâmer1 (donnée ici en cul-de-lampe) peut
nous satisfaire en nous révélant un groupe de Grâces d'un type
absolument inconnu jusqu’ici, puisque les Trois Grâces sont de face,
aux bras tombants. Là alors nous trouvons le bras gauche de la
femme du Zodiaque identique à celui de la Grâce de gauche et son
bras droit identique à celui de la Grâce de droite; mômes indexions,
même présentation des mains : la mise au carré impose la concor-
dance absolue.

Mais n’est-il pas une objection à prévoir si l’on se souvient que
mes études antérieures cherchaient à montrer que le duc Jean de
Berry avait eu à son service des ouvriers siennois?

On me dira que les Grâces arrivèrent seulement à Sienne au
commencement du xvie siècle.

Dans nombre de travaux précédents, mes confrères français et
italiens n’ont-ils pas rapproché la Curée du mois de décembre,
les guépards et les chameaux du livre d'Heures de Chantilly, de
Y Album de Giovanni de’ Grassi? N’ont-ils même pas parlé, à son
propos, de Michelino da Besozzo, qui n’avait aucun rapport avec
Sienne? En expliquant que les deux Grâces de Sienne ayant conservé
leur tête ont servi de modèles au Zodiaque, je n’ai point d’autre
intention que de montrer actuellement une nouvelle preuve de
l'influence italienne générale.

Mais on pourra reprendre encore l’argument du Guerrier de Per-
game. Les Grâces sont citées seulement depuis le milieu du xve siècle ;
étaient-elles connues au commencement?

Leur histoire a été résumée en 1886, dans le Bulletin de la Com-
mission archéologique municipale de Rome (1886, p. 163 et 345) :

« Le groupe aurait été donné au cardinal Piccolomini (1458-1464),
neveu de Pie II, par le cardinal Prospero Golonna; le cardinal Picco-
lomini, qui devint pape sous le nom de Pie III, était cardinal de
Sienne et c’est lui qui l’offrit au Dôme... Il avait été découvert très
anciennement à Borne, dans la demeure des Golonna : mais en
résumé son origine était ad oggi oscura ed ignotci. » Ainsi, dans la
première moitié du xv° siècle, on disait déjà qu’il avait été très
anciennement découvert.

1. Nymphen und Chariten, dans le Journal international d’archéologie numisma-
tique de Svoronos (Athènes), 1908, p. 186,n° 496, gr. pl. XI, n° 26.
 
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