DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Oulmont, Charles: Amédée Vanloo, 2: peintre du roi de Prusse
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AMÉDÉE VANLOO
225
Ce n’est pas un ouvrage sans mérite. Il est bien composé, bien
d’accord, d’un coloris vigoureux et sage; la figure est dessinée,
cependant un peu de mollesse dans l’attitude; on l’imagine plus
noble, plus femme, plus vive, plus décidée1.» Diderot critique le fond
trop clair.
Le 8 juillet 1770, le peintre du roi de Prusse est nommé profes-
seur, et dans la séance du 28 à l’Académie, il ch oisif le mois de mai
pour professer2. L’année suivante, Yanloo occupe au Louvre bate-
lier avec logement de Vien3.
x\u Salon de 1771, le nou-
veau professeur expose Vénus et
l'Amour couronnés par les Grâces4,
L'Expérience physique d'un oi-
seau privé d'air sous le récipient
de l'ancienne machine pneuma-
tique5, et deux portraits ovales.
La critique dans le Mercure d<
France est favorable à Amédée :
l’Amour a cette fraîcheur de co-
loris, qui rappelle bien agréable-
ment le pinceau flatteur de Carie
Vanloo ; « un doux sentiment de
volupté répandu sur la déesse
de la beauté lui assure son
triomphe6 ». Diderot regrette
Carie et toute sa grâce. Il criti-
que le style convenu et académique d’Amédée, et il s’excuse de
parler trop longtemps d’un morceau mauvais qui tient trop de place
au Salon comme dans son compte rendu. Le tableau de la machine
pneumatique inspire à Diderot cette remarque : « Dormiebat Home-
rus... Expérience où aucun des spectateurs n’est à ce qu’il fait. Belle
palette. » Par contre, les deux portraits — et ce sont probablement
les portraits d’enfants que j’ai reproduits — font plaisir à Diderot :
« Ce genre ne devrait pas être indifférent à Amédée. Bien mieux, la
1. Procès-verbaux, l. VII, 224.
2. T. VIII, p. 10.
3. 4 mai 1771, t. VIII, p. 24.
4. N° 24 : 8 pieds 6 pouces sur 6 pieds 8 pouces.
5. N°25 : 3 pieds 7 pouces sur 2 pieds 6 pouces. (V. la reproduction dans notre
précédent article, p. 149.)
6. P. 181.
PORTRAIT DE LOUIS VANLOO
PAR JACQUES VANLOO
(Collection de M^o Faure.)
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Ce n’est pas un ouvrage sans mérite. Il est bien composé, bien
d’accord, d’un coloris vigoureux et sage; la figure est dessinée,
cependant un peu de mollesse dans l’attitude; on l’imagine plus
noble, plus femme, plus vive, plus décidée1.» Diderot critique le fond
trop clair.
Le 8 juillet 1770, le peintre du roi de Prusse est nommé profes-
seur, et dans la séance du 28 à l’Académie, il ch oisif le mois de mai
pour professer2. L’année suivante, Yanloo occupe au Louvre bate-
lier avec logement de Vien3.
x\u Salon de 1771, le nou-
veau professeur expose Vénus et
l'Amour couronnés par les Grâces4,
L'Expérience physique d'un oi-
seau privé d'air sous le récipient
de l'ancienne machine pneuma-
tique5, et deux portraits ovales.
La critique dans le Mercure d<
France est favorable à Amédée :
l’Amour a cette fraîcheur de co-
loris, qui rappelle bien agréable-
ment le pinceau flatteur de Carie
Vanloo ; « un doux sentiment de
volupté répandu sur la déesse
de la beauté lui assure son
triomphe6 ». Diderot regrette
Carie et toute sa grâce. Il criti-
que le style convenu et académique d’Amédée, et il s’excuse de
parler trop longtemps d’un morceau mauvais qui tient trop de place
au Salon comme dans son compte rendu. Le tableau de la machine
pneumatique inspire à Diderot cette remarque : « Dormiebat Home-
rus... Expérience où aucun des spectateurs n’est à ce qu’il fait. Belle
palette. » Par contre, les deux portraits — et ce sont probablement
les portraits d’enfants que j’ai reproduits — font plaisir à Diderot :
« Ce genre ne devrait pas être indifférent à Amédée. Bien mieux, la
1. Procès-verbaux, l. VII, 224.
2. T. VIII, p. 10.
3. 4 mai 1771, t. VIII, p. 24.
4. N° 24 : 8 pieds 6 pouces sur 6 pieds 8 pouces.
5. N°25 : 3 pieds 7 pouces sur 2 pieds 6 pouces. (V. la reproduction dans notre
précédent article, p. 149.)
6. P. 181.
PORTRAIT DE LOUIS VANLOO
PAR JACQUES VANLOO
(Collection de M^o Faure.)