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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Rosenthal, Léon: La peinture romantique sous la monarchie de Juillet, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0257

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LA PEINTURE ROMANTIQUE

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liait à ses contemporains. L’Enfonce de Ribera (1841), la Sieste en
Espagne (1842), les Condottieri (1843), Giorgione faisant le portrait
de Gaston de Foix (1844), lui furent des prétextes à rapprocher des
tons séduisants, des formes pittoresques, à présenter la jeunesse,
le printemps, l’amour. Ces romances sans prétention, mais aussi
sans vulgarité, badinages élégants d’un esprit distingué, ne furent
pas dédaignées en leur temps par Gautier.

Il est donc impossible de condamner absolument des travaux
trop faciles. Il ne faut pas cependant oublier qu’ils détournaient
les yeux d’œuvres plus sérieuses et déshabituaient à la fois les
artistes et le public de l’effort âpre et du soin de la perfection.

A côté des déviations, les désertions. Parmi les meilleurs com-
battants de 1827 et même de 1824, s’étaient trouvés des artistes
dont les uns étaient entraînés par une fièvre de jeunesse et igno-
raient encore leur tempérament véritable, Raidis que d’autres, très
impressionnables et sans personnalité définie, s’abandonnaient sans
résistance à une impulsion véhémente. Artistes de grand talent
parfois, mais non pas de grande énergie, ils seraient, peut-être,"
demeurés romantiques si le succès les avait soutenus; ils aban-
donnèrent vite une cause qui, jamais gagnée, était toujours à
défendre. Leur retraite fut d’autant plus remarquée que leur con-
cours avait été brillant.

C’est Louis Boulanger, l’ami de Victor Hugo, l’auteur du
Mazeppa de 1827, le dessinateur enfiévré du Sabbat et de la Saint-
Barthélemy, qui s’assagit et peu à peu s’éteint. Fougueux encore
dans le Feu du Ciel (1831), où il accumule dans une architecture
imitée de Martynn d’invraisemblables grappes humaines, il ne garde
plus, dans les Noces de Gamache (1835), Le Roi Lear (1836) que des
traces vagues de son ancienne ardeur. Judith (1835) et Saint Marc
(1835) affirment un souci nouveau de correction de dessin, de
sobriété de pinceau. Les Bergers de Virgile (1845) et des allégories
vagues sont au terme de cette évolution et, par malheur, à la bravoure
disparue ne succèdent qu’une médiocrité fade, une flasque atonie.

Eugène Devéria, acclamé en 1827 avec la Naissance de Henri IV,
semble, pendant plusieurs années, se débattre pour retrouver la
verve qui, un jour unique, l'a élevé si haut. Il y a encore de très
belles qualités dans Pugel présentant le groupe de Mi Ion de Crotone
à Louis XIV, et même dans La Marsaille (1837), et ces œuvres
auraient été mieux accueillies si on ne les avait pas accablées sous
le souvenir du début triomphal. L’esquisse du Serment de Louis-

VIII.

4e PÉRIODE.

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