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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Picard, Charles: Les vases antiques du Musée national d'Athènes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0271

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LES VASES ANTIQUES DU MUSEE D’ATHÈNES 251

tumulus entre Larissa et Tempe, à Rachmani, on a trouvé des tessons de Yécjéen
récent (3e période)1 qui sont datés, par les calculs de M. A. Evans, de -1450 à 1200
environ.

Ainsi commencent à se constituer, grâce aux humbles tessons de vases, la
chronologie et l’histoire des premières périodes de la Grèce. Si le « miracle hel-
lénique » souffre un peu des théories nouvelles qui nous font retrouver, dans
l’Hellas comme ailleurs, les tâtonnements naïfs, l’indispensable apprentissage de
l’art, il ne semble pas que l’originalité du peuple grec doive paraître, dans l’en-
semble, diminuée, pour avoir été montrée de façon plus précise. Les recherches
qui se poursuivent encore en Phocide,
depuis 1908, seront, à ce sujet, instruc-
tives. En 1911, M. Sotiriadis a fouillé à
Haghia Marina, sur les bords du Céphise,
à égale distance d’Élatée et du pied du
Parnasse, un tertre où les diverses épo-
ques se superposent avec netteté. Les
premières armes de bronze y apparais-
sent au temps où l’homme façonne en-
core dans la pierre ses outils agricoles
et domestiques. Vers cette époque, qu’on
peut faire remonter presque jusqu’en
3000, des échanges de vases s’établis-
saient déjà, semble-t-il, entre la Phocide
et la Béotie, d’une part, la Crète, de
l’autre. La civilisation crétoise ne serait
donc pas un foyer isolé, un mystérieux
rayonnement allumé sur une petite par-
tie du monde égéen; la Grèce du Nord
aurait eu aussi, bien avant Minos, sa
culture déjà distincte et surprenante.

On sait comment, après 3000, la Crète
prend peu à peu l’avantage, et qu’elle
devient le grand centre de l’Archipel.

Cette période, illustrée magnifiquement
par les recherches de M. Evans et de la
mission italienne, à Cnossos, à Phaestos, échappait un peu à l’étude de
M. Nicole, car les vases qu’ont livrés ces fouilles heureuses restent l’orgueil du
musée de Candie. Mais la civilisation crétoise a eu des succursales. Après 1400,
quand les Achéens ruinèrent les seconds palais des capitales minoennes, le luxe
et l’art se répandirent dans lesCyclades et sur tout le continent grec.

Pour cette période où se disperse l’influence égéenne, frappée mortellement
en son centre principal, les fouilles récentes apportaient à M. Nicole nombre de
matériaux. Je citerai seulement lespithoi d’Êgine, découverts par M. Staïs sous les
décombres de maisons mycéniennes, la série des vases d’Aphidné, due aux

1. J’adopte ici les groupements de M. Evans, bien qu’on commence à reconnaître que
leur valeur doit être à peu près restreinte à la stratigraphie de Cnossos.

VASE CRETOIS

DU STYLE DIT « DU PALAIS »
IMPORTÉ A PYLOS, XIIIe SIÈCLE
(Musée National d’Athènes.)
 
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