DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Buttin, Charles: Une armure de Henri II
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0426
UNE ARMURE DE HENRI II
401
au château d’Ambras, d’où Napoléon Ier la fit enlever en 1806.
Ensuite l’armure de Louis XIV : forgée en 1668 par Francesco
Garbagnano de Brescia qui l’a signée et datée1, elle fut offerte au
roi par la République de Venise après la conquête des Flandres dont
ses remarquables gravures retracent les principaux épisodes.
Mais parfois aussi, comme pour l’armure de Henri II, le donateur
offrait une de ses propres armures; ce n’était alors qu’un souvenir
pour celui à qui ce présent était destiné. L’histoire de France en
fournit un autre exemple : en 1603, Henri IV envoya une de scs
armures en don à la République
de Venise2; elle est conservée
dans le palais des Doges où
elle est désignée aux visiteurs
par un cartouche portant l’in-
scription suivante :
HENRI GI IV FRANCIÆ ET NAVAR-
[RÆ REGIS ARMA
IN TOT TANTISQ. ET PERICULIS
[ET VICTORIIS HOSTILI
SANGUINE MADEFAGTA IMMOR-
[TALIS EJ U S GLORIÆ TROPHÆUM
AC VE RI ET SINCERI AMORIS
[ER G A REMPUB.
MONUMENTEM
Ajoutons encore que la
fameuse collection d’armures
formée au château d’Ambras3
par l’archiduc Ferdinand pendant le dernier quart du xvie siècle
fut presque entièrement composée de présents de ce genre, obtenus
1. « Francisons Garbagnamis Brixiæ fecit, 1668 ». On a jusqu’ici lu par erreur
Garbacjnaus, Yn d’abréviation qui figure au-dessus du nom du maître ayant passé
inaperçu.
2. Cf. Relazioni degli ambasciatori Veneti al Senato, série II, vol. I, page 28
(Venezia, 1857).
3. La liste des armures d’Ambras dressée en 1632 parle géographe Zeiller et
consultée par le colonel Robert et le colonel Bernadac (v. Appendice au Cata-
logue du Musée d’Artillerie, par F. Bernadac, p. 26) n’a aucun caractère officiel et
renferme des erreurs.
Le seul document exact sur la composition de l’Armerie d’Ambras est le
catalogue dressé par Schrenck de Notzingen, sur l’ordre de l’archiduc Ferdinand,
pendant la formation de la collection. Cet ouvrage, sur les planches duquel toutes
les armures ont été reproduites par le graveur Bauer (Agricola), a été édité à
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au château d’Ambras, d’où Napoléon Ier la fit enlever en 1806.
Ensuite l’armure de Louis XIV : forgée en 1668 par Francesco
Garbagnano de Brescia qui l’a signée et datée1, elle fut offerte au
roi par la République de Venise après la conquête des Flandres dont
ses remarquables gravures retracent les principaux épisodes.
Mais parfois aussi, comme pour l’armure de Henri II, le donateur
offrait une de ses propres armures; ce n’était alors qu’un souvenir
pour celui à qui ce présent était destiné. L’histoire de France en
fournit un autre exemple : en 1603, Henri IV envoya une de scs
armures en don à la République
de Venise2; elle est conservée
dans le palais des Doges où
elle est désignée aux visiteurs
par un cartouche portant l’in-
scription suivante :
HENRI GI IV FRANCIÆ ET NAVAR-
[RÆ REGIS ARMA
IN TOT TANTISQ. ET PERICULIS
[ET VICTORIIS HOSTILI
SANGUINE MADEFAGTA IMMOR-
[TALIS EJ U S GLORIÆ TROPHÆUM
AC VE RI ET SINCERI AMORIS
[ER G A REMPUB.
MONUMENTEM
Ajoutons encore que la
fameuse collection d’armures
formée au château d’Ambras3
par l’archiduc Ferdinand pendant le dernier quart du xvie siècle
fut presque entièrement composée de présents de ce genre, obtenus
1. « Francisons Garbagnamis Brixiæ fecit, 1668 ». On a jusqu’ici lu par erreur
Garbacjnaus, Yn d’abréviation qui figure au-dessus du nom du maître ayant passé
inaperçu.
2. Cf. Relazioni degli ambasciatori Veneti al Senato, série II, vol. I, page 28
(Venezia, 1857).
3. La liste des armures d’Ambras dressée en 1632 parle géographe Zeiller et
consultée par le colonel Robert et le colonel Bernadac (v. Appendice au Cata-
logue du Musée d’Artillerie, par F. Bernadac, p. 26) n’a aucun caractère officiel et
renferme des erreurs.
Le seul document exact sur la composition de l’Armerie d’Ambras est le
catalogue dressé par Schrenck de Notzingen, sur l’ordre de l’archiduc Ferdinand,
pendant la formation de la collection. Cet ouvrage, sur les planches duquel toutes
les armures ont été reproduites par le graveur Bauer (Agricola), a été édité à