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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 6
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Doin, Jeanne: Marguerite Gérard (1761-1837)
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MARGUERITE GÉRARD

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Chacun sait que ces planches furent restituées depuis à Frago-
nard. En les gravant, les mains s’étaient mêlées étroitement, et la
touche du maître avait prédominé d’une façon naturelle, ostensible,
absolue. Mlle Gérard se trouvait en doux esclavage. Oubliant âge
et parenté, Fragonard avait risqué l’aveu. Elle avait opposé, comme
il sied, quelque résistance, mais elle était faible, ses sentiments
étaient tendras, et puis, ainsi que le dit l’Ecclésiaste, il y a un

l’enfant CHÉRI, PAR HONORÉ FRAGONARD ET MARGUERITE GÉRARD
GRAVÉ PAR VIDAL

temps d’aimer, et, ce temps étant venu, elle avait donné le plaisir
qu’on lui demandait. Il n’y eut aucun scandale. Mme Fragonard
avait du bon sens. Elle jugea que sa fierté n’avait pas à souffrir
d’une mésaventure si fréquente, et peut-être fut-elle aise de voir
son mari se fixer sans qu’il en coûtât rien au ménage. Los choses
s’arrangèrent pour la commodité de tous. Marie-Anne tenait
la caisse, et Marguerite choyait « bon ami » qui, entre scs « poules »,
montrait une mine épanouie.

Cependant le pinceau de Mlle Gérard faisait des progrès et peu
à peu s’émancipait. Fragonard assistait à cette transformation et
 
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