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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

DOI issue:
Nr. 6
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Réau, Louis: La galerie de tableaux de l'Ermitage et la collection Semenov, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0518

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486

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Nulle part mieux que dans la collection Semenov on ne peut se
rendre compte de l’extraordinaire fourmillement de peintres de talent,
contemporains de Rembrandt, qui ont contribué au portrait de la
Hollande. Laissons de côté les témoignages qui n’ont qu’un intérêt
documentaire pour retenir seulement ceux qui ont une signification
artistique. Signalons par exemple les deux autoportraits de B. van
der Helst, I' un de 1649 : Le Peintre peignant le portrait de sa femme,
d'un modelé tout à fait rembranesque, l’autre de 1662, plus clair et
plus lumineux, qui représente l’artiste à l’âge de cinquante ans.
Arrêtons-nous surtout devant le Portrait de la veuve de Vamiral van
Baalen (1670) debout au milieu d’un jardin orné de statues : c’est le
chef-d’œuvre d’Abraham van Tempel et l’un des portraits féminins
les plus séduisants de toute l’école hollandaise.

Jan Steen, le plus grand des humoristes hollandais, est représenté
par un tableau tout à fait exceptionnel, ne fùt-ce que par ses dimen-
sions : c’est une Joyeuse compagnie composée de onze personnages
parmi lesquels on reconnaît la femme du peintre et le peintre lui-
même agenouillé devant un tonneau de bière : cette tumultueuse
fête de famille est débordante de vie.

Dans la série des paysagistes nationaux, il faut citer cinq tableaux
de Jan van Goyen qui, au lieu d’appartenir comme ceux de l’Ermi-
tage à une seule et même période, ont l’avantage de présenter 1 ’his-
toire de son évolution depuis 1631 jusqu’à 1657 : la Cabane avec des
paysans (1632) remonte à la période de Leyde, et le tableau de 1639 où
l’artiste s’est représenté en train de peindre la plage de Schveningen
est une de ses œuvres capitales. Citons en outre, pour nous borner
à l’essentiel, un poétique Bord de rivière de Salomon Ruysdael, d’un
ton clair et argenté, — un Paysage boisé avec des animaux, véritable
chef-d’œuvre de Jacob van Ruisdael le jeune, — un Paysage avec
cabane et ruisseau de Cornelis Gerritsz Decker, « un des plus beaux
et des plus vigoureux paysages de l’école hollandaise à Pétersbourg »,
— et enfin un petit Paysage d'hiver d’Aert van der Neer qui est un
bijou.

Parmi les animaliers, il nous faut au moins mentionner un
W ouwerman hors ligne, d’un coloris brun et chaud, représentant un
Cavalier se renseignant sur la route à prendre, et un lumineux pay-
sage de Rudolf de Jonghe : la Halte des chasseurs (1665). Signalons,
pour finir, une Villa italienne du peintre d’architecture Emmanuel de
Witte, datée de 1669.
 
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