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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 6
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Koechlin, Raymond: L' exposition d'art chinois et japonais à l'Académie de Berlin: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0523

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CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE

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et de leur manière de collectionner. L’une des séries les plus riches en ouvrages
excellents est celle des peintures. La peinture est, en Chine comme au Japon,
l’art suprême et il semble que, même après les chefs-d’œuvre envoyés à Paris
et à Londres en 1900 et en 1911 par le gouvernement japonais, nous puissions
savourer pleinement la beauté de certains kakémonos déroulés à Berlin. Les
plus émouvantes sont assurément quelques œuvres religieuses du xme siècle, les
unes chinoises, les autres japonaises
deux Arhat, disciples du Bouddah,
appartenant au musée de Fribourg
en Brisgau, un Jizo et un Monju, divi-
nités du panthéon bouddhique, expo-
sés par le musée de Berlin, dont
sans doute on ne trouverait l’équiva-
lent dans aucune collection euro-
péenne; c’est d’une pureté de dessin,
d’une force de coloris et d’une pro-
fondeur de sentiment véritablement
admirables, et comparable à ce que
l’art religieux de l’Europe a de plus
touchant. Paris connaît d’ailleurs ces
pièces, puisqu'elles ont passé à la
vente Hayashi, mais, devant l’éléva-
tion de la mise à prix, nul amateur
français ne s’était risqué à mettre
une enchère ; du Japon où elles étaient
retournées, les voici passées en Alle-
magne où les japonisants les tien-
dront pour un de leurs plus riches
trésors. Les peintres de paysages
et d’animaux, rivaux des peintres
religieux dans l’admiration des
connaisseurs, sont représentés par
quelques excellents morceaux, les
chinois surtout par un merveilleux
album où le xne siècle, le siècle clas-
sique, apparaît dans sa perfection,
et les japonais par quelques bonnes
œuvres des Kano, ces étonnantes grisailles imitées de l’art de Chine; puis
ce sont les jolies scènes de genre du commencement des Ming (xve siècle),
et enfin la série somptueuse des grands décorateurs japonais du xvne siècle;
l’un de leurs plus rares chefs-d’œuvre est assurément l’album de poésies où Koetsu
a donné, comme fond à une calligraphie souverainement élégante, les ors infi-
niment variés de fantastiques paysages; le raffinement et la délicatesse, en
même temps que le goût, ne peuvent être poussés plus loin.Tous les types de la
peinture de l’Extrême-Orient ne sont pas représentés, mais ces quelques pièces,
entre d’autres qui ne les valent pas toutes, suffisent à en donner une haute et
juste idée; c’est d’une tenue parfaite. Assurément, certains amateurs de Paris

MONJU, DIVINITÉ BOUDDHIQUE
KAKÉMONO, CHINE, XIIIe SIÈCLE
(Musée de Berlin )
 
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