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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 6
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Koechlin, Raymond: L' exposition d'art chinois et japonais à l'Académie de Berlin: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0524

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492 GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ou de Londres regretteront l’absence de ces kakémonos pittoresques qu’ils
goûtent si fort et qui sont à la mode depuis quelques années; mais M. Kümrnel
ne se laisse pas entraîner par les modes européennes et son intransigeance a
refusé de leur entr’ouvrir même la porte du sanctuaire.

Il a cédé pour les estampes, qu’il déteste pourtant, comme étant un art de
petits gens et méprisé au Japon, mais il n’a cédé qu’en s’excusant et en déga-
geant sa responsabilité. C’est M. Smidt, un bon collectionneur de Brème, qui
les a choisies, et la série historique qu’il a formée en puisant dans toutes les
collections allemandes ne peut manquer de plaire; nous y avons noté un Outa-
maro à M. Dernburg et un Choki à Mme Strauss-Negbauer, qui sont parmi les
dlus belles pièces que nous sachions; toutefois les visiteurs de nos expositions

du Pavillon de Marsan n’y éprouve"
ront guère de surprises.

Avec les sculptures et le bronze,
nous rentrons dans le « grand art » ;
mais tous les amateurs savent
combien la sculpture de la Chine
et du Japon est rare en Europe et
M. Kümmel n’en a réuni que quelques
pièces, de clioix d’ailleurs : une
Kwannon du vu' siècle, morceau uni-
que sans doute hors du Japon, et deux
fragments du vme : une tête et une
main de Bouddah, « véritablement
divines )>, comme l’a dit un critique.

Pour les bronzes, la qualité aussi
l’emporte sur le nombre : nous avons
retrouvé dans les collections du musée
la grande vasque de la vente Ilayaslii,
un des plus beaux bronzes connus, et
un vase que n’ignorent pas non plus les amateurs parisiens, mais qu’ils se sont
laissé enlever de même, cette étonnante pièce archaïque où se déroulent sur la
panse des combats d’hommes contre des monstres, incrustés en argent dans le
métal le plus pur.

Après de tels morceaux, la céramique, à laquelle nous arrivons, pâlit un peu,
et non point la porcelaine de Chine décorée, que M. Kümmel avait délibérément
exclue comme art de décadence, mais même le grès japonais et coréen. Si le
professeur Grosse avait consenti à exposer sa collection, Berlin eût montré le
plus bel ensemble qui soit en Europe; il a fallu se contenter des séries du
musée, et ceux que charment ces bols d’un émail si puissant, ces tchairés de
formes si pures, trouvent encore à se satisfaire. Depuis que la poterie chinoise se
laisse entrevoir, il semble que quelque défaveur accueille celle du Japon et de la
Corée : M. Kümmel a nettement marqué son sentiment en ne faisant point de
place aux pièces de Chine : il eût été intéressant de les voir côte à côte, et sans
doute eût-on reconnu que toutes « tenaient » fort bien les unes auprès des autres.

Il était curieux, pour ceux qui ont vu l’an dernier l’exposition des laques au
Pavillon de Marsan, de la comparer avec celle de Berlin, particulièrement riche.

moineaux, peinture sur soie

PAR HAN-JE-CHO, CHINE, XIIe SIÈCLE
(Musée de Berlin.)
 
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