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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de Windsor où, comme dans notre tableau, le paysage est tout
encadre dans l’ombre profonde d’un auvent, ou bien de Y Enfant
prodigue du musée d’Anvers, avec son écurie couverte seulement
d'un « méchant » toit1.
Ce sentiment du paysage de Rubens enveloppé comme en puis-
sance dans notre paysage de Bruegel, cette étude si appliquée de
l’heure et de la saison, la composition simplifiée, la silhouette si
réelle et si calmement posée des personnages à contre-jour au pre-
mier plan, nous inclinent à considérer le tableau de la collection
Camille Benoit comme contemporain fie ces œuvres de la dernière
période de Bruegel : les grands paysages de Vienne, la Pie sur le
gibet de Darmstadt et l’admirable fond tranquille-des Aveugles de
Naples.
A côté des merveilleuses études d’hiver neigeux que sont le
Massacre des Innocents et le Février avec ses chasseurs, du Musée
de Vienne, à côté de l’hiver noir, sombre et pluvieux du Janvier
avec son grand horizon de nuages et d’eau, strié par les troncs
charbonneux des arbres nus, notre tableau nous présente le chef-
d’œuvre d’un hiver clair, dans son heure la plus matinale.
LOUIS DEMON T S
1. L’estampe de l’Été, de Bruegel, avec son style plus large, sa composition
plus mouvementée, ou l’Été de la collection Lobkowitz sont bien directement
les aînés des magnifiques toiles de Rubens : VEté de Windsor, la Ferme de
Laeken de Buckingham Palace, le Château de Slcen de la National Gallery, ou le
Paysage de Munich.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de Windsor où, comme dans notre tableau, le paysage est tout
encadre dans l’ombre profonde d’un auvent, ou bien de Y Enfant
prodigue du musée d’Anvers, avec son écurie couverte seulement
d'un « méchant » toit1.
Ce sentiment du paysage de Rubens enveloppé comme en puis-
sance dans notre paysage de Bruegel, cette étude si appliquée de
l’heure et de la saison, la composition simplifiée, la silhouette si
réelle et si calmement posée des personnages à contre-jour au pre-
mier plan, nous inclinent à considérer le tableau de la collection
Camille Benoit comme contemporain fie ces œuvres de la dernière
période de Bruegel : les grands paysages de Vienne, la Pie sur le
gibet de Darmstadt et l’admirable fond tranquille-des Aveugles de
Naples.
A côté des merveilleuses études d’hiver neigeux que sont le
Massacre des Innocents et le Février avec ses chasseurs, du Musée
de Vienne, à côté de l’hiver noir, sombre et pluvieux du Janvier
avec son grand horizon de nuages et d’eau, strié par les troncs
charbonneux des arbres nus, notre tableau nous présente le chef-
d’œuvre d’un hiver clair, dans son heure la plus matinale.
LOUIS DEMON T S
1. L’estampe de l’Été, de Bruegel, avec son style plus large, sa composition
plus mouvementée, ou l’Été de la collection Lobkowitz sont bien directement
les aînés des magnifiques toiles de Rubens : VEté de Windsor, la Ferme de
Laeken de Buckingham Palace, le Château de Slcen de la National Gallery, ou le
Paysage de Munich.