Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 15.1919)

LES DÉBUTS DE LA SCULPTURE ROMANE

vs une récente livraison de la Gazelle
des Beaux-Arts ', M. Emile Mâle m’a
fail l’honneur — dont je suis très fier
— de prendre mon ouvrage Lombard
Architecture comme point de départ
d’une étude, à la fois brillante et appro-
fondie, d’une importance tout à fait
extraordinaire.

Je suis d’accord avec lui sur presque
tout ce qu’il dit, même sur certains
points où il croit me contredire. Qu’il
veuille bien me permettre de revenir sur la démonstration que j’ai
voulu faire. Il annonce comme une découverte nouvelle les rap-
ports assez frappants qui existent entre les sculptures de « maître
Nicolù » et celles de l’école toulousaine, fout en laissant entendre
que je ne me suis pas aperçu de ce fait évident, ou que j’ai voulu
le nier. Cependant j’ai, au contraire, remarqué le premier que
« maître Nicolô » a subi fortement l’influence du Languedoc, et je
l’ai répété avec insistance dans plusieurs passages de mon livre2. Il
est certain que M. Mâle a appuyé son observation d’une façon plus
précise que je n’aurais su le faire. Il a rapproché les sculptures de
Nicolô à Fer rare et celles du musée de Toulouse, de manière à faire
sauter l’analogie aux yeux de tous, peut-être même un peu plus que
les originaux ne le permettraient.

En effet, si nous n’avions que les sculptures de Saint-Étienne,
sur lesquelles M. Mâle s’est appuyé, il nous serait bien permis de
douter de la priorité de l’école toulousaine. Ces sculptures pro-
viennent, dit-on, de la porte de la salle capitulaire de la cathédrale.

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, janvier-mars 1918, p. 35.

2. Voir Lombard Architecture, t. 1, p. 275.