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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Porter, Arthur Kingsley: Les débuts de la sculpture romane
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0059

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48

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

On en ignore la date exacte ; toutefois, la comparaison avec d’autres
monuments de la même époque permet de les considérer comme
n’étant ni très antérieures ni très postérieures à l’année 1130. On
ne sait, ou tout au moins l’on ne dit pas, de quelle manière les
sculptures étaient disposées sur le portail. Les fragments actuelle-
ment conservés comprennent douze personnages : celui qui porte
la double croix en plaçant les pieds sur deux basilics est évidem-
ment le Christ, bien que, parait-il, personne jusqu’à présent ne
l’ait reconnu. Saint Pierre porte les clefs; on distingue saint André
et saint Thomas par leurs inscriptions respectives. Les autres sont
des Apôtres indéterminés. L’ensemble représente donc le Christ
avec onze Apôtres. De ces douze figures, il y en a huit groupées
deux à deux en quatre couples, et quatre qui sont isolées. Tout porte
donc à croire que les personnages groupés se trouvaient sur le
pilier central et que les personnages isolés flanquaient la porte des
deux côtés. Ces sculptures étaient-elles, comme celles de Guglielmo
à Crémone, disposées en deux rangs, l’un superposé à l’autre? C’est
bien probable.

On a beaucoup répété que les sculptures de Saint-Etienne sont
l’œuvre de « maître Gisalbert ». En effet, on lisait autrefois sa
signature sous les pieds du Saint André ; elle était répétée sous les
pieds du Saint Thomas. Sous le Saint André il reste encore la lettre
majuscule G. Il est cependant très évident que si le Saint André et
le Saint Thomas sont de Gisalbert, le Christ et les autres Apôtres
ne le sont pas. Ils accusent un style absolument différent, une main
moins lino. En effet, les dix statues de saint Etienne l’appellent
davantage les œuvres authentiques de Nicolô que celles de Gisal-
bert. Leurs rapports avec la sculpture de Nicolô sont même si frap-
pants que j’avoue m’être demandé un moment si les dix Apôtres de
Saint-Etienne n’étaient pas de la main même de l’artiste lombard.
Les photographies que M. Mâle a reproduites pourraient le faire
croire. Cependant, il ne faut pas trop se fier à des rapprochements
photographiques. Un examen des originaux permet de constater que
les dix Apôtres de Saint-Etienne ne sont pas de Nicolô, mais d’une
main plus rude.

Nicolô s’est-il donc vraiment inspiré des dix Apôtres de Saint-
Etienne, comme le croit M. Mâle? C’est une question sur laquelle
ou pourrait beaucoup discuter. Il est hors de doute que Nicolô,
comme je l’ai déjà dit tant de fois et comme je le répète encore, a
subi une forte influence toulousaine. D’autre part, je trouve un
 
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