DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Guiffrey, Jules: Une idylle champêtre: la tapisserie de „Gombaut et Macée"$nElektronische Ressource
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0373
UNE IDYLLE CHAMPETRE
LA TAPISSERIE DE « GOMBAUT ET MACÉE » 1
e vrai peuple <le France, n’est-ce pas
celui des campagnes? N’est-ce pas ce
paysan traité avec un bien injuste
dédain par La Bruyère, mais qui 11e
constitue pas moins, depuis des siècles,
l’élément essentiel et la force vive de
la nation française? Dédaigné, mal-
traité, opprimé par les puissants, il
n’en conserve pas moins la fleur de
l’esprit français. N’a-t-il pas exprimé
dans mainte poésie 2 les aspirations de sa nature primitive? Que de
chansons et de rondes rustiques ont célébré, sur des rythmes que
l’Église ne dédaigna pas d’emprunter pour faire pénétrer ses can-
tiques dans les dernières classes, les plaisirs et les joies de la vie
des champs! Et aussi que de peintures sur les premières pages des
1. Cet article a été écrit par notre regretté collaborateur M. Jules Guiffrey,
dans les dernières semaines de sa vie, pour la Gazette des Beaux-Arts, dont il
était le collaborateur depuis 1864. 11 avait publié en 1882 une très importante
étude sur la suite de tapisseries du musée de Saint-Lô représentant les amours
de Gombaut et Macée (Paris, Charavay frères, in-4). On sait qu’un poème du
xve siècle, d’un auteur inconnu, plein de bonhomie enjouée et de douce philo-
sophie, décrivait les différentes étapes de la vie du paysan. Gombaut et Macée
sont ses deux héros. Pour tous les détails de ce poème, que M. Guiffrey n’a pas
repris ici, on devra se reporter à sa première étude. — N. D. L. R.
2. Dans le Banquet du Boys (voir le Recueil de poésies françaises des xve ei
xvie siècles, publié par A. de Montaiglon et James de Rothschild, tome X) sont
réunis, devisent et s’ébattent bergers et bergères : Franc Gontier, Hélène
Janot, Gombaut, Guillemette, Ysabeau, entourés de leurs moutons et de leurs
chèvres. C’est un vrai poème rustique.
LA TAPISSERIE DE « GOMBAUT ET MACÉE » 1
e vrai peuple <le France, n’est-ce pas
celui des campagnes? N’est-ce pas ce
paysan traité avec un bien injuste
dédain par La Bruyère, mais qui 11e
constitue pas moins, depuis des siècles,
l’élément essentiel et la force vive de
la nation française? Dédaigné, mal-
traité, opprimé par les puissants, il
n’en conserve pas moins la fleur de
l’esprit français. N’a-t-il pas exprimé
dans mainte poésie 2 les aspirations de sa nature primitive? Que de
chansons et de rondes rustiques ont célébré, sur des rythmes que
l’Église ne dédaigna pas d’emprunter pour faire pénétrer ses can-
tiques dans les dernières classes, les plaisirs et les joies de la vie
des champs! Et aussi que de peintures sur les premières pages des
1. Cet article a été écrit par notre regretté collaborateur M. Jules Guiffrey,
dans les dernières semaines de sa vie, pour la Gazette des Beaux-Arts, dont il
était le collaborateur depuis 1864. 11 avait publié en 1882 une très importante
étude sur la suite de tapisseries du musée de Saint-Lô représentant les amours
de Gombaut et Macée (Paris, Charavay frères, in-4). On sait qu’un poème du
xve siècle, d’un auteur inconnu, plein de bonhomie enjouée et de douce philo-
sophie, décrivait les différentes étapes de la vie du paysan. Gombaut et Macée
sont ses deux héros. Pour tous les détails de ce poème, que M. Guiffrey n’a pas
repris ici, on devra se reporter à sa première étude. — N. D. L. R.
2. Dans le Banquet du Boys (voir le Recueil de poésies françaises des xve ei
xvie siècles, publié par A. de Montaiglon et James de Rothschild, tome X) sont
réunis, devisent et s’ébattent bergers et bergères : Franc Gontier, Hélène
Janot, Gombaut, Guillemette, Ysabeau, entourés de leurs moutons et de leurs
chèvres. C’est un vrai poème rustique.