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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Nr. 4
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Guiffrey, Jules: Une idylle champêtre: la tapisserie de „Gombaut et Macée"$nElektronische Ressource
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0374

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LA TAPISSERIE DE « GOMBAUT ET MACÉE »

vieux manuscrits font passer sous nos yeux les travaux et les jeux
des différents mois de l’année!

Le pinceau et l’aiguille se sont chargés, à toutes les époques, de
nous retracer la vie de l’humble habitant de nos campagnes et ils
nous ont fourni sur ce sujet de précieux matériaux.

C’est un de ces sujets champêtres traduit en tapisserie que nous
nous proposons d’étudier ici. L’histoire de Gombaut et de Macée,
dont les noms indiquent assez la condition, représentée en huit
panneaux, a fourni à nos ateliers nationaux de haute et basse-lisse
une série de scènes que nos ancêtres se sont plu à voir interpréter
pendant plusieurs générations. Leur vogue a duré plus de deux
siècles. C’est, en quelque sorte, un poème national consacré au vrai
peuple de France, au monde des paysans, qui se trouve exposé sur
ces panneaux.

Pourquoi ces noms de Gombaut et de Macée1 ? Inutile de chercher
une explication. On aurait aussi bien pu nommer les deux héros de
ce petit roman Robin et Hélène, Gauthier et Margot, ou tous autres
noms empruntés aux habitants des campagnes. Dans tous les cas,
ce sont d’humbles paysans, mais des paysans bien français d’allure,
de propos et de sentiments, et c’est ce qui donne un intérêt si cap-
tivant à cette simple histoire. La suite de tapisseries où l’histoire
de ces habitants de la campagne se développe en huit tableaux a
obtenu un succès assez prouvé par les nombreuses répétitions
connues de ces panneaux. Aussi, l’avons-nous prise, il y a bien
longtemps déjà, pour sujet de nos recherches1 2 ; nous venons
résumer aujourd’hui les détails que nous avons donnés dans une
première publication en y ajoutant certaines particularités nouvel-
lement découvertes. Tel est l’objet de ce travail.

Personne n’ignore que Molière, dans un passage célèbre et sou-
vent cité de Y Avare, a illustré les noms de nos deux bergers. La
présence d’une tenture où ils étaient représentés dans un mobilier
qui avait passé sous les yeux du père de notre grand comique expli-
que comment l’auteur deY Avare eut connaissance de cette légende.
Chargé d’expertiser les meubles du maréchal duc de La Meilleraye,
grand-maitre de l’artillerie de France, mort en 1664, Jean Molière,

1. Macée est le féminin de Mathieu, de même que son diminutif Macette,
immortalisé par Mathurin Régnier.

2. Les Amours de Gombaut et de Macée, étude sur une tapisserie française du
Musée de Sainl-Lô', Paris, Charavay, d882, in-4°, avec cinq héliogravures et neuf
fac-similés d’estampes anciennes. Tiré cà petit nombre.

fti

XV. — 4e PÉRIODE.
 
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