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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Nr. 2
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Koechlin, Charles: Chronique musicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0244

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CHRONIQUE MUSICALE

Académie Nationale de Musique : CASTOR ET POLLUX, tragédie lyrique en
cinq actes avec prologue, par J.-Pli. Rameau;— Théâtre National de l’Opéra-
Comique : LES NOCES DE FIGARO, opéra-boulîe en quatre actes, par Mozart;

■— Quelques manifestations de l’activité musicale d’après-guerre, à Paris.

n’est jamais trop tard pour bien faire. L’Opéra vécut
longtemps du triomphe de la Favorite, de la Juive, de
Robert le Diable. Aujourd’hui (sans oublier ce qui de-
meure d’éternelle beauté humaine dans Faust ou dans
Roméo, — sans non plus vouloir proscrire les drames
admirables de Wagner), nous applaudissons Prométhée,
la Damnation, Adélaïde ou le langage des fleurs, la Tragédie
de Salomé, Castor et Pollux. Hommage et laus à la direc-
tion de l’Opéra : il y a quelque chose de changé sous la coupole du monument
Garnier.

J’ai dit maintes fois la splendeur de ce Prométhée, l’un des plus incontestables
chefs-d’œuvre de M. Gabriel Fauré, grandiose et mesuré tout ensemble : clas-
sique, dans la plus belle acception du mot. Pour Adélaïde et la Tragédie de
Salomé, elles ne nous sonl pas inconnues. La première nous fut révélée au
concert « anonyme » que donna la Société musicale indépendante : le public
ignorait que M. Ravel en fût l’auteur; il l’accueillit donc par une hilarité d’assez
mauvais goût. Depuis lors, les connaisseurs ont fait amende honorable... La
Tragédie de Salomé vit le jour au Théâtre des Arts et fut reprise en diverses
occasions, notamment par les Ballets russes. Mais Castor et Pollux est véritable-
ment une nouveauté.

Etrange destin que celui de Rameau! Son nom ne cessa d’être glorieux,
je sais bien; mais on avait désappris le chemin qui menait à comprendre sa
musique. Les critiques (souvent injustes) de J.-.1. Rousseau, les succès de Gluck,
la Révolution française, l’avènement du romantisme, l’influence de l’école
allemande, le goût et le besoin d'un art plus pathétique, nous écartèrent de la
voie essentiellement classique où marchait jadis le grand musicien. Imaginez
que l’on se fût pris à méconnaître Nicolas Poussin, La Tour, Natticr, Claude
Lorrain, pour ne voir que Michel-Ange et Rembrandt, ou Delacroix et Géricault...

Aujourd’hui la mode favorise nos peintres des xvne et xvme siècles : puisse-
t-elle, influant sur les mœurs musicales, aider le public à se tourner plus volon
 
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