Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 15.1919)

ÉTOFFES ANCIENNES

A « BOUCLÉS .» D’OR ET D’ARGENT

étude do l’art textile réserve plus
d’une surprise. Si le tissage le plus
simple en apparence présente tou-
tefois, et par définition, un certain
degré de complication technique,
écueil trop évident de tout essai
descriptif qui veut être précis, de
combien les recherches ingénieuses
du décor appliqué aux tissus n’ont-
elles pas augmenté le répertoire
de ces subtilités du métier!

Une chose digne de remarque, en passant, est que les perfection-
nements de la mécanique moderne n’ont pas, en vérité, fourni d’une
façon constante et profitable à nos spécialistes le moyen de dépasser
l’habileté ni l’invention des anciens illustrateurs d’étoiles. Et la
main du tisserand a fréquemment prouvé la supériorité de son
travail souple et intelligemment guidé sur l’œuvre de la machine la
plus perfectionnée, mais toujours machine.

Ce serait une imprudence encore que d’affirmer aujourd’hui le
caractère réellement inédit du jeu de fils le plus savamment com-
biné. On l’a vu, pour ce qui est des tissus faits de soie, avec un
exemple typique : celui de fabricants de soieries prenant en plein
xixe siècle, des brevets pour des combinaisons textiles, lesquelles,
peu après, se heurtaient à des antériorités plus que respectables
puisqu’elles étaient démontrées par l’examen attentif des fragments
de tissus de haute époque, et d’origine orientale sans doute, que
nous a précieusement conservés, depuis Charlemagne, le manuscrit
de Théodulf.

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