Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 15.1919)

(C LA RECRUE ALLANT JOINDRE LE RÉGIMENT »

tampe de même sujet gravée par lui-même 'a l’eau-forte, termi-
née par Thomassin1, et publiée chez Sirois. Gersaint raconte
comment ce tableau engagea Watteau à quitter Audran, dans
quelles circonstances il fut vendu à Sirois pour un prix de 60 livres,
enfin comment il fut suivi d’un pendant : Le Détachement faisant halte.
Ges deux tableaux, exposés dans « la salle par où passent ordinai-
rement Messieurs de l’Académie de Peinture et de Sculpture », déci-
dèrent de l’agrément de Watteau à l’Académie. « Ces tableaux », dit
Gersaint à ce propos, « avaient un coloris vigoureux et un certain
accord qui les faisait croire de quelque ancien maître. » Le Détache-

1. D’après les Concourt, qui ont relevé cette indication dans VAbecedario de
Mariette. Mais Gersaint nous donne une indication différente : « Ce tableau est
un de ceux que Cochin le père a gravés. » (Cat. de Lorangère.) — Connalt-on
cette gravure de Cochin? Elle ne semble, en tout cas, avoir guère préoccupé tous
ceux qui ont écrit sur le sujet, à commencer par les Goncourt, qui n’en disent
mot. Serait-ce une erreur de Gersaint, rendue possible par ce fait que le
pendant, le Détachement faisant halte, a bien été gravé par Cochin ?

DE WATTEAU

l’époque où il travaillait chez Audran,
« Watteau, qui ne voulait pas en de-
meurer là, ni passer sa vie à tra-
vailler pour autrui et qui se sentait
en état d’imaginer, hasardaun tableau
de genre qui représente un départ de
troupes, et qu’il fit à ses temps per-
dus. » C’est ainsi que Gersaint, dans
le catalogue de Lorangère, men-
tionne cette première œuvre origi-
nale de Watteau, connue plus tard
sous le nom de La Recrue allant
joindre le régiment, titre de l’es-

xv.

PÉHIOUE.