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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
construction, de bassins, de machines à mater, etc. ; j’aurai dit vrai-
ment l’essentiel. Et je m’arrête.
*
* *
Aujourd’hui, où le ministère de la Marine reprend possession de
ce magnifique ensemble (qu’il avait, pour sa part prépondérante,
contribué à former), ce changement ne peut être qu’excellent pour
l’avenir du Musée naval. De quelle façon se produira le progrès que
l’on attend? Quelqu’un de qualifié m’a dit : « Maintenant, vous
êtes au Louvre un locataire. » Un locataire, en effet, et qui a pour
propriétaires les gens les plus conciliants et les plus aimables du
monde; mais, enfin, ces propriétaires ont besoin de leurs locaux.
J’ai assisté, pour ma part, depuis dix-huit années, à six essais de
déménagement de nos collections; aucun n’a pu aboutir. La solu-
tion vraie serait, j’en ai la conviction, d’élever, sur un terrain situé
à Paris, une construction logiquement conçue qui, par sa distri-
bution, permettrait de donner un classement normal à nos richesses
acquises, comme à celles qui nous arriveront (ne faut-il pas orga-
niser une salle des souvenirs de la Marine au cours de la guerre
mondiale?) Mais, pour bâtir, il faut de l’argent; et de l’argent, qui
oserait en demander à l’Etat en ces jours où tant d’obligations
sacrées, tant de charges lourdes et inévitables accaparent la totalité
de son effort? Si nous étions une nation croyant à l’initiative privée,
le problème serait bientôt résolu.
JEAN DESTREM
LE <( SANTA MARIA »
NEF DE CHRISTOPHE COLOMB
(d’après la reconstitution
DE L’AMIRAUTÉ ESPAGNOLE)
(Musée de Marine, Louvre.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
construction, de bassins, de machines à mater, etc. ; j’aurai dit vrai-
ment l’essentiel. Et je m’arrête.
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Aujourd’hui, où le ministère de la Marine reprend possession de
ce magnifique ensemble (qu’il avait, pour sa part prépondérante,
contribué à former), ce changement ne peut être qu’excellent pour
l’avenir du Musée naval. De quelle façon se produira le progrès que
l’on attend? Quelqu’un de qualifié m’a dit : « Maintenant, vous
êtes au Louvre un locataire. » Un locataire, en effet, et qui a pour
propriétaires les gens les plus conciliants et les plus aimables du
monde; mais, enfin, ces propriétaires ont besoin de leurs locaux.
J’ai assisté, pour ma part, depuis dix-huit années, à six essais de
déménagement de nos collections; aucun n’a pu aboutir. La solu-
tion vraie serait, j’en ai la conviction, d’élever, sur un terrain situé
à Paris, une construction logiquement conçue qui, par sa distri-
bution, permettrait de donner un classement normal à nos richesses
acquises, comme à celles qui nous arriveront (ne faut-il pas orga-
niser une salle des souvenirs de la Marine au cours de la guerre
mondiale?) Mais, pour bâtir, il faut de l’argent; et de l’argent, qui
oserait en demander à l’Etat en ces jours où tant d’obligations
sacrées, tant de charges lourdes et inévitables accaparent la totalité
de son effort? Si nous étions une nation croyant à l’initiative privée,
le problème serait bientôt résolu.
JEAN DESTREM
LE <( SANTA MARIA »
NEF DE CHRISTOPHE COLOMB
(d’après la reconstitution
DE L’AMIRAUTÉ ESPAGNOLE)
(Musée de Marine, Louvre.)