Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 15.1919)

LES MUSEES DE LA. ROME IMPÉRIALE

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furent plus des essais plus ou moins informes, mais des chefs-
d’œuvre de la peinture grecque que l’on commença à exposer. Nous
avons mentionné plus haut les deux célèbres tableaux d Apelle
qu’Auguste consacra dans son Forum. Rien ne nous dit d ailleurs
qu’ils aient été exposés au milieu même du Forum. Pline se
borne à nous dire — et il le répète à deux reprises — qu ils
étaient placés dans la partie lapins fréquentée. Les deux absides,
où les magistrats rendaient la justice, étaient séparées de l’accès du
Forum par une ligne de pilastres et de colonnes de travertin; il y

VACHE EN BRONZE, ART GREC, Ve SIÈCLE AV. J.-C.

(Cabinet des médailles, Paris.)

avait aussi le péristyle et les colonnades latérales du temple de
Mars Tiltor. Les endroits abrités — et en même temps extrêmement
fréquentés — ne manquaient donc pas au Forum d’Auguste el les
deux tableaux d’Apelle ont pu facilement y trouver place. Plus tard,
Claude, avec le mauvais goût qui n’était pas un de ses moindres
défauts, eut l’idée malencontreuse de substituera la tête d’Alexandre
dans les deux tableaux celle d’Auguste. L’impression fut d’ailleurs
désastreuse, et Pline s’en est fait l’écho indigné.

Cette accumulation des chefs-d’œuvre de l’art grec à Rome n’était
pas, en l’absence de musées proprement dits, sans présenter un
certain nombre de graves inconvénients. Les anciens s’en étaient
déjà aperçus. Pline, parlant d’une statue célèbre de Scopas, s’exprime
en ces termes ; « Outre les ouvrages ci-dessus mentionnés et ceux que
nous ne connaissons pas, il y a encore de lui un Mars colossal assis,