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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Roger-Marx, Claude: Auguste Lepère (1849 - 1918)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0073

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GAZETTE DES BEAIJX-AUTS

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n’esl encore à ses yeux qu’un gagne-pain Son bonheur c’est do
peindre, et déjà le Salon de 1870 exposait sa première toile. En
1877 il se marie. Les charges nouvelles lui interdisent tout loisir.
Au Magasin pittoresque, puis au Monde illustré — où, chef d’atelier,
assisté de T. Beltrand, de Dété, de Florian, il dépense une activité
prodigieuse (1875-1885), — il se borne d’abord à traduire l’œuvre
d’autrui. Vers 1884 paraissent ses premières gravures originales.
Elles se distinguent au point que tour à tour Y Illustration, la Revue
illustrée, la Revue de VExposition de 1889, le Harpers, le Black and
While, réclament son concours. Des récompenses officielles : une
médaille d’or en 1889, une bourse de voyage en 1890, consacrent
le graveur qui, vers 1889, sur les conseils de Bracquemond, com-
mence ses premières eaux-fortes. Enfin Lepère échappe à la ser-
vitude épuisante de chef d’atelier; impatient de se conquérir lui-
même, il mène de front, librement, les travaux les plus divers. La
passion du livre l’accapare et il va donner plusieurs chefs-d’œuvre
(La Bièvre, 1900; A rebours, 1903). En 1896, L’Image est fondée. A
partir de 1903, le Salon d’Automne, la Société Nationale montrent,
après un long silence, le réveil du peintre. Plus libre que jamais, il
triomphe dans toutes les techniques; en 1908 la Nationale réunit un
important ensemble de ses œuvres. Lepère, enfin, réalise ce qui fut
le rêve de sa vie : dessiner à sa guise, « faire de la peinture ». Ses
envois au Salon, des expositions successives1 2, un recueil de croquis
édité par Sagot3, témoignent de sa puissance. Le dessin, d’une géné-
ralisation grandissante, atteint au style des vieux maîtres : par
delà Jongkind, ou songe à Rembrandt.

Le tragique de ces dernières années inspira à Lepère les dix-
huit gravures sur bois et les nombreux croquis destinés à la
Guerre illustrée de M. Hanotaux4. Et c’est en pleine ardeur, en

1. «Il conviendrait d’intituler ma vie, disait-il un jour : « Auguste Lepère ou
« le graveur malgré lui » (G. Gain, Le Temps, 1910).

2. Voici les dates des principales expositions : Bodiniêre (1894), Sagot (1906 ,
Salon de la Nationale (1908), Londres (1908), Sagot (1909), Chicago (1911), New-
York (1912), Sagot (1911, 1912, 1914), Musée du Luxembourg (1917).

3. Cinquante croquis (Caris, Vendée, Ile-de-France, Italie), reproductions en
héliolypie par Marotte; Paris, Sapot éd., 1912.

4. Les Mauvaises passions et la Mort fondent sur le monde; Le Roi Lierre de
Serbie (ces deux œuvres reproduites dans la Gazette, 1917, p. 74 et 94); Après la
Bataille; Un G. V. C. ; « On voit le Rhin ». Voir aussi la belle planche des Fugitifs.
— On doit d'autre part à Lepère une affiche pour l’Exposition des Œuvres de
guerre au Jeu de Paume en 1915.
 
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