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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Servières, Georges: Les jubés, 2: (origine, architecture, décoration, démolition)
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Toulouse, date seulement de 1808; à l’abbaye de Wissembourg,
de 1811.

Au XIXe siècle, les jubés ont eu à subir de nouveaux assauts, en
Angleterre* et en France surtout, car en Allemagne, s’il en a élr
également démoli2, le culte luthérien s’en est mieux accommodé
que le culte catholique. Les suppressions accomplies en ce siècle
sont imputables, les unes à la volonté du clergé d’abolir la démar-
cation entre le sanctuaire et la nef, les autres à la manie de des-
truction des architectes restaurateurs. Toutefois, même dans le
clergé, les jubés ont trouvé des défenseurs aussi bien que des adver-
saires.

La thèse de leurs détracteurs fut complètement exposée, en
1868, dans la brochure de l’abbé Noël, publiée d’abord dans les jour-
naux rodéziens, à propos du jubé de la cathédrale. Elle est fondée
sur les raisons liturgiques qufe nous connaissons déjà : le jubé
n’existait pas à l’origine dans les basiliques chrétiennes, pourvues
seulement d’ambons; l’acte de la consécration n’était voilé que par
un rideau ; le jubé masque la vue des cérémonies religieuses. Encore
le jubé de Rodez, en harmonie avec le stylo de l’édifice, trouvait-il
grâce auprès des tenants du gothique, tandis que ceux des cathé-
drales de Sens, de Soissons et de Rouen, épais massifs des xvne et
xvme siècles, les choquaient par une évidente disparate3.

A quoi les défenseurs des jubés, parmi lesquels il faut compter
Montalembert, taxant de vandalisme les démolisseurs, opposèrent,
en prose ou en vers4, des raisons esthétiques. Si Prosper Mérimée,
qui, cependant, faisait une exception pour ceux de Sainte-Cécile à
Albi et de Noire-Dame à Rodez5, reprochait, non sans raison, aux

1. Malgré les protestations de A. Pugin, exprimées en son Treatice on chancel
screens (London, t8S0, in-8), les architectes anglais du xixe siècle, Gilbert
Scott et ses émules, ont jeté bas les jubés des cathédrales de Bangor et
de Bristol, refait ou modernisé ceux de Rochesler, Chichester, Winchester,
Durham, Norwicli, ou leur ont substitué des clôtures de chœur néo-gothiques
en bois ou en métal, dans les nefs de Chester, Lichfleld, Ely, Hereford, Salis-
bury, aux abbayes de Teivkesbury, Romsey, à Saint-Bartholomew de Swithfield.
A Malmesbury, le jubé a été seulement déplacé.

2. Ceux des cathédrales de Minden, Freiberg, Merseburg, etc.

3. Article cité de l’abbé Pécheur; ouvrages relatifs à la cathédrale de Rouen ;
Euttène Vaudin, ouv. cité: abbé Bouvier, Histoire cle l’église de Sens, t. Il, p. 59.

4. En 1833, le chanoine Darré avait pris, dans une longue pièce de vers très
plate, la défense du jubé d’Auch (Bulletin de la Société archéologique du Gers,
année 1904). En 1861, parut une protestation contre l’enlèvement du jubé, inti-
tulée : Du Vandalisme ci Auch.

5. Dans son Voyage en Auvergne (1838), il louait « l’adresse avec laquelle sont
 
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