Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 15.1919)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

végéter encore. Le mouvement se propage, du reste, avec une rapidité de bon
augure; on trouvera la preuve de cette effervescence dans les expositions
collectives ou individuelles, les publications, les revues, les galeries d’art de
plus en plus nombreuses, les boutiques de plus en plus achalandées, les pré-
occupations de ceux qui, en quantité, renouvellent appartements et mobiliers,
et les attaques aussi, et les constitutions de ligues (oh! rares et de peu
d’action) où se complaisent ceux qui veulent rester les tenants de périodes
abolies... Voilà un ensemble de faits propre à démontrer que les temps de
l’effort décisif sont proches.

Ce ne sera pas seulement un effort d’art. On a parlé quelquefois, depuis
1914, de cette « capitale valeur économique » que constitue pour la France son
art (la formule, remarquable, est de M. Marius Leblond). Pour être une source
de richesse, le considérera-t-on avec moins d’affection et de joie? Au contraire ;
il tirera une force singulière d’un succès commercial assuré. Son prestige se
multipliera en raison directe du chiffre des affaires traitées, de même que le
pastiche l’entraînait à la ruine, ruine industrielle et ruine de notoriété. C’est
un point de vue que d’aucuns déploreront, tant il leur apparaîtra terre à terre.
Une loi inexorable veut cependant que l’exploitation commerciale ne soit
absente d’aucune des préoccupations humaines. Nous louerons pour cela
aussi nos décorateurs, qui semblent le comprendre de mieux en mieux.

Quelqu’un disait, en je ne sais quel journal, que tous, ou presque tous,
sont demeurés égaux à eux-mêmes, sans souci de se renouveler et de se
dépasser. Voilà bien une étrange conclusion! Elle ne sera nullement la nôtre.
Nous les sentons parfaitement en marche, et aussi bien au point de vue de
l’entente de leurs intérêts qu’à celui, supérieur évidemment, de leurs concep-
tions de l’art. Comme on l’a dit de la vérité, pour les mêmes raisons, rien
ne les arrêtera plus.

J. M a y o R

OBJETS EN PORCELAINE
POUR SERVICE DE TABLE

PAR M. ÉDOUARD-MARCEL S A N I) O Z