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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Nr. 2
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Polovcov, Aleksandr Aleksandrovič: Correspondance de Russie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0241

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224

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

wagons pour rentrer dans leurs villages. Pendant le bombardement du Kremlin
les caisses restèrent intactes dans les sous-sols du Grand Palais ; l’une d’elles
fut touchée par une balle qui avait traversé un soupirail, mais ce n’était
qu’une éraflure superficielle qui n’entama pas même le bois. Des bruits se répan-
dirent vers la (in de l’été 1918 qu’on avait emporté nuitamment des caisses hors
du Kremlin. Une commission spéciale fut envoyée en septembre par les conser-
vateurs de l’Ermitage pour vérifier l’état du dépôt; d’après le rapport dé cette
commission, toutes les caisses étaient intactes et leurs numéros correspon-
daient à ceux des listes. Prévoyant
toutefois un nouveau bombardement
pour le moment où les chefs bolche-
vistes, qui maintenant habitent le
Kremlin, seront renversés, nous
avions entrepris des démarches pour
faire rentrer ces caisses à Pétro-
grad. Malheureusement le chemin
de fer Nicolas refusa- catégorique-
ment d’affecter des trains spéciaux
à ce transport et offrit, à la place, de
mettre à la disposition de l’adminis-
tration des musées deux wagons par
semaine. Nous fûmes tous d’avis
qu’une semblable façon de faire
voyager des objets d’art d’une valeur
aussi considérable n’offrait pas des
garanties de sécurité suffisantes.

Outre les objets de l’Ermitage,
on a déposé à Moscou les plus belles
choses de Péterhof (deux wagons),
et de Tsarskoé-Sélo (trois wagons),
ainsi qu’une partie du musée de
l’Académie des Beaux-Arts et du
Musée Alexandre 111 (rebaptisé
« Musée Russe » par les bolcheviks).

Les tableaux provenant de la Mal-
maison, quoique réclamés par le gouvernement allemand, ne lui ont pas été
livrés et se trouvent dans leurs caisses à Moscou. J’ai tout lieu de croire que
l’argenterie du Palais d’Hiver, de même que les bijoux grecs, les monnaies et
les médailles de l’Ermitage, et les tabatières et les bibelots précieux de la
galerie des Bijoux, qui avaient été évacués de Pétrograd par ordre de l’empe-
reur apres la chute de Varsovie, sont en lieu sur. Pendant le bombardement et
le sac du Palais d’Hiver une seule œuvre d’art de premier ordre a péri : c’est
le portrait de l’empereur Nicolas II par Sêroff. Les racontars qui affirmaient
que la vaisselle ancienne avait été pillée sont controuvés, vu que cette vaisselle
ne se trouvait plus au palais ; la populace éventra des caisses pleines de four-
chettes et de cuillers modernes, et c’est heureusement tout ce qu’elle put voler.

Les palais d’Elaguine,de Tsarskoé-Sélo, de Pavlovsk, de Gatcliina,de Péterhof

CAMEE BYZANTIN
MONTÉ EN « P A N A G I E »

(Ancien trésor de la Sacristie des Patriarches, Moscou.)
 
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