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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Nr. 3
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Brière, Gaston: Un nouveau primitif français au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0251

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234

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Le don au musée du Louvre, en 1918, d’un précieux exemple
de la peinture primitive française, devenue si rare, ne pouvait être
passé sous silence dans une revue qui s’honore d’avoir contribué
si activement à répandre la connaissance de l’art français du Moyen
âge, où parurent les travaux de Georges Lafenestre, d’Henri Bou-
chot, du comte Paul Durrieu, deM. Camille Benoit. C’est justement
à ce dernier critique, dont on n’a pas oublié les articles sur La
Peinture française à la fin du xv* siècle1, qu’est due la trouvaille que
nous publions. 1! perçut le sens eL la beauté de la peinture avec
cette sûreté de goût, cette rapidité de compréhension nées de longues
réflexions devant les œuvres mêmes, cette acuité de jugement, dont
il a donné tant de preuves dans la maison qu’il a été contraint
d’abandonner, lui laissant des témoignages durables de sou affec-
tion, adoucissement à l’amertume des adieux2. Heureux fut-il de
voir également demeurer dans son Louvre cher le primitif français,
grâce à la générosité de M. Maurice Fenaille que l’on se repro-
cherait presque de louer, comme d’une offense à sa délicatesse et à
la sollicitude toujours en éveil qu’il témoigne pour nos galeries
nationales. Qu’il soit permis d’ajouter que la donation du « Pri-
mitif Fenaille » — ainsi a-t-on le droit de l’appeler en attendant
de connaître son auteur — fut la dernière satisfaction du conser-
vateur des peintures d’alors, Paul Leprieur, une courte atténuation
aux angoisses, sans cesse accrues, dont il devait bientôt mourir...
Avec quelle joie il eût célébré cette nouvelle conquête révélée par
son collègue et ami et quels regrets que l’un ou l’autre de ces pas-
sionnés d’art n’aient pu présenter l’œuvre à nos lecteurs! Au
moins aura-t-on la bonne fortune de pouvoir lire le mémoire que
vient d’écrire à propos de ce tableau M. le comte Paul Durrieu, le
maitre incontesté des études sur la peinture française avant la
Renaissance, celui qui, avec non moins d’enthousiasme que son
ami Henri Bouchot, mais d’un esprit critique plus pénétrant, d’un
jugement plus affiné, a poursuivi Je même apostolat en faveur de
nos vieux maîtres. Son étude est une ample synthèse, riche et
touffue, qui résume l’état actuel de nos connaissances sur la pciji-

1. La Peinture française à la fin du xvc siècle (Gazette des Beaux-Arls, i‘JO 1,
t. II, et 1902, l. I), et dans le recueil des Monuments Piot, t. X : Le Tableau de
T « Invention de la Vraie Croix » et l’École française du Nord dans la seconde moitié
du atc siècle; t. IX : « La Résurrection de Lazare » par Gérard de Harlem.

2. Cl'. Louis Deinonts, Beux Primitifs néerlandais au musée du Louvre (Gazette
des Beaux-Arls 1919, p. 1 et suiv.).
 
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