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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 15.1919

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Nr. 3
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Oulmont, Charles: Louis Autereau (1693? - 1760)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24917#0287

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‘268

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

précis j’aurai ajouté que le peintre épousa, le 49 novembre 4722,
Agnès L’Estaneau, et qu’il était fils d’un peintre, Jacques Autereau,
également auteur dramatique (4657-4745), aussi inconnu comme
écrivain que comme artiste, « mauvais peintre et mauvais poète »
dit Voltaire dans sa Vie do J.-B. Rousseau, et aussi oublié que
Louis Autereau son fils et son élève, malgré la toile peinte par lui
conservée au musée de Versailles et du portrait du cardinal de Fleury
gravé par Tbomassin, il ne me restera plus rien à révéler au lec-
teur sur ce petit maître du xviit6 siècle français.

Plutôt que sur ces détails biographiques j’insisterai sur la décou-
verte que j'ai faite d’un des envois d’Autereau au Salon de 1745 : le
Portrait de Rergeron fils jouant de la vielle. Le personnage repré-
senté porte le costume des aveugles des Quinze-Vingts : il est coiffé
d’un petit chapeau de velours noir; son vêtement de drap gris est
recouvert d’un court manteau sans manches, de couleur brune, et
ornementé de la fleur de lys. L’on peut s’étonner de ce qu’Autereau
ait portraituré le juge Bergeron en pareil attirail, mais une tradition
de famille nous apprend qu’il le fit pour se venger du magistrat
qui lui avait fait perdre un procès. L’œuvre, par sa chaude tonalité,
par ses gris d’une savoureuse harmonie, par la précision sans dureté
du dessin, par le modelé des chairs, gras mais sans mollesse, s’ap-
parente aux portraits de Chardin et de son délicat disciple Lépicié.
C’est, à notre connaissance, le seul tableau qu’on puisse citer de cet
artiste, tant dans les musées que dans les collections particulières,
avec le portrait d’André Hercule cardinal de Fleury, ministre
d’Etat, grand aumônier de la reine, qui appartenait naguère à
Mrae la princesse de Faucigny-Lucinge, et que nous retrouvons dans
le catalogue de sa collection (vente du 2ti novembre 1917, n° 13).
Mais sans doute plus d’une toile attribuée, ici ou là, «à l’un des
maîtres que j’ai cités plus haut devrait plus justement être restituée
à Autereau.

Je suis heureux d’avoir fait sortir de l’ombre, pour les lecteurs
do la Gazette des Beaux-Arts, Louis Autereau, l’un des si nom-
breux artistes qu’il ne nous est pas donné d’apprécier à leur valeur
à cause de la pénurie ou de l’absence totale de documents qui,
seuls, nous permettraient d’empêcher ou de réparer une injustice
dans l’histoire de l’art.

G 11 A BLES ODLMO N T
 
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