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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Ges variantes n’ont sans doute pas grande importance; elles
prouvent du moins la place que tenait l’histoire de nos paysans dans
les ateliers de tapisseries. Et cela n’a rien qui doive surprendre, car
la vie champêtre avec ses jeux, ses divertissements, ses joies et ses
peines était en grand honneur chez nos pères. A côté de notre ten-
ture, nombreuses sont les pièces reproduisant quelque épisode des
travaux ou des plaisirs rustiques. On connaît bien des représenta-
tions du travail des « boscherons » : ici, ils abattent les arbres; là,
ils les chargent sur des chariots. D’autres tissus nous font assister à
la chasse au furet. Fréquentes, aussi sont les cavalcades à la pour-
suite du cerf ou du sanglier.
Pour nous en tenir au sujet de cette étude, nous croyons avoir
démontré que les aventures des paysans et de leurs compagnes
eurent, il y a deux ou trois siècles, une très grande vogue, que peu
de tentures furent aussi souvent reproduites que celle de Gombaut
et Macée. Elle traduisait les sentiments les plus profonds de l’âme
française. Ce caractère particulier, si nettement inscrit dans ses di-
verses scènes, constitue sa profonde originalité et lui crée une place
à part parmi toutes les tentures de la même époque, souvent bien
supérieures par la correction du dessin, la richesse de la matière
ou la finesse du travail.
JULES GUIFFBEÏ
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Ges variantes n’ont sans doute pas grande importance; elles
prouvent du moins la place que tenait l’histoire de nos paysans dans
les ateliers de tapisseries. Et cela n’a rien qui doive surprendre, car
la vie champêtre avec ses jeux, ses divertissements, ses joies et ses
peines était en grand honneur chez nos pères. A côté de notre ten-
ture, nombreuses sont les pièces reproduisant quelque épisode des
travaux ou des plaisirs rustiques. On connaît bien des représenta-
tions du travail des « boscherons » : ici, ils abattent les arbres; là,
ils les chargent sur des chariots. D’autres tissus nous font assister à
la chasse au furet. Fréquentes, aussi sont les cavalcades à la pour-
suite du cerf ou du sanglier.
Pour nous en tenir au sujet de cette étude, nous croyons avoir
démontré que les aventures des paysans et de leurs compagnes
eurent, il y a deux ou trois siècles, une très grande vogue, que peu
de tentures furent aussi souvent reproduites que celle de Gombaut
et Macée. Elle traduisait les sentiments les plus profonds de l’âme
française. Ce caractère particulier, si nettement inscrit dans ses di-
verses scènes, constitue sa profonde originalité et lui crée une place
à part parmi toutes les tentures de la même époque, souvent bien
supérieures par la correction du dessin, la richesse de la matière
ou la finesse du travail.
JULES GUIFFBEÏ