DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Soulier, Gustave: Les portraits de Christophe Colomb: (à propos de données nouvelles)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24937#0098
LES PORTRAITS DE CHRISTOPHE COLOMB
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à les observer de près, restent distinctes, ce qui apporte à la matière une
sorte d’irisation. Nous pouvons très bien nous rendre compte de l’exactitude
des données que nous a fournies Marco Boscliini sur la facture de Titien,
d’après les renseignements qu’il avait eus lui-même de Palma le Jeune. Bos-
chini nous dit, en effet, que Titien avait l’habitude d’ébaucher ses tableaux
avec « une certaine masse indistincte de couleurs », et il parle de « rayures » de
tons divers. Après avoir
laissé reposer son œuvre,
le maître revenait ensuite
avec des glacis : il recou-
vrait son ébauche d’une
« pâte de vraie chair »,
ainsi que le dit encore le
commentateur vénitien.
De telles qualités
d’éclat et d'opposition
sont déjà réalisées dans le
Portrait d’homme de la
National Gallery à Lon-
dres, qui est très proba-
blement celui d’un gen-
tilhomme de la famille
Barbarigo, ainsi que l’ont
pensé MM. Phillips et
Gronau, et non l’Arioste,
comme on a voulu le
croire. Or, ce portrait de
la casa Barbarigo, si-
gnalé par Vasari, c’est
sans doute le premier
portrait qu’ait peint le
jeune Vecelli.
De plus en plus, à
partir de cette époque, tout en gardant cette sensation de la chair, Titien se
préoccupe de donner une consistance solide à ses têtes, d’en établir avant
tout la forme dans l’espace par les plans généraux, par des ombres un peu
appuyées, des cernures partielles. Il importe de relever, pour la compréhen-
sion plus complète du maître, cette recherche du « volume » que nous vou-
drions trop exclusivement revendiquer pour notre époque. C’est, en vérité,
litien qui a le premier nettement manifesté cette recherche dans son œuvre :
PORTRAIT DE CHRISTOPHE COLOMB
PAR TITIEN
(Collection Sherman, Home.)
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à les observer de près, restent distinctes, ce qui apporte à la matière une
sorte d’irisation. Nous pouvons très bien nous rendre compte de l’exactitude
des données que nous a fournies Marco Boscliini sur la facture de Titien,
d’après les renseignements qu’il avait eus lui-même de Palma le Jeune. Bos-
chini nous dit, en effet, que Titien avait l’habitude d’ébaucher ses tableaux
avec « une certaine masse indistincte de couleurs », et il parle de « rayures » de
tons divers. Après avoir
laissé reposer son œuvre,
le maître revenait ensuite
avec des glacis : il recou-
vrait son ébauche d’une
« pâte de vraie chair »,
ainsi que le dit encore le
commentateur vénitien.
De telles qualités
d’éclat et d'opposition
sont déjà réalisées dans le
Portrait d’homme de la
National Gallery à Lon-
dres, qui est très proba-
blement celui d’un gen-
tilhomme de la famille
Barbarigo, ainsi que l’ont
pensé MM. Phillips et
Gronau, et non l’Arioste,
comme on a voulu le
croire. Or, ce portrait de
la casa Barbarigo, si-
gnalé par Vasari, c’est
sans doute le premier
portrait qu’ait peint le
jeune Vecelli.
De plus en plus, à
partir de cette époque, tout en gardant cette sensation de la chair, Titien se
préoccupe de donner une consistance solide à ses têtes, d’en établir avant
tout la forme dans l’espace par les plans généraux, par des ombres un peu
appuyées, des cernures partielles. Il importe de relever, pour la compréhen-
sion plus complète du maître, cette recherche du « volume » que nous vou-
drions trop exclusivement revendiquer pour notre époque. C’est, en vérité,
litien qui a le premier nettement manifesté cette recherche dans son œuvre :
PORTRAIT DE CHRISTOPHE COLOMB
PAR TITIEN
(Collection Sherman, Home.)