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Gsell, Stéphane
Recherches archéologiques en Algérie — Paris, 1893

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https://doi.org/10.11588/diglit.16852#0089

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RUINES ROMAINES AU SUD-EST DE SÉTIF

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été moins prospère. Les inscriptions sont rares, mal gravées et
pleines de fautes qui les rendent souvent à peu près indéchiffrables ;
les noms indigènes sont nombreux. Il y a beaucoup de ruines et
quelques-unes s'étendent sur des centaines d'hectares, mais il ne
faut pas se laisser tromper par l'aspect imposant qu'elles présentent
de loin. Les habitations y sont très espacées : ce ne sont pas, à
proprement parler, des villes avec des agglomérations compactes
de maisons, comme Diana et Lamasba, mais de gros bourgs. Tout
y sent la misère. La population était agricole : les restes de pres-
soirs y sont innombrables. En certains endroits, on fabriquait
peut-être de la poterie'. Aucun municipe n'est connu dans cette
région. Des inscriptions prouvent, au contraire, qu'une grande par-
tie au moins du pays situé au sud de Sétif était propriété impériale2.
Des colons, hommes libres, y étaient établis3; les lieux d'habita-
tions s'appelaient des casiella* et n'avaient pas d'organisation mu-
nicipale; des procurateurs impériaux résidaient dans le domaine
et l'administraientB.

La sécurité n'était pas toujours complète dans cette région : plu-
sieurs inscriptions, datant des règnes d'Alexandre Sévère et de
Gordien III, et trouvées le long de la route de Sétif à Aumale,
montrent qu'on devait élever des remparts contre les indigènes6.

Le christianisme a laissé de nombreux souvenirs dans Je pays
que j'ai parcouru. Les inscriptions sont rares, il est vrai, mais par-

1. Voir ce qui est dit à Henchir-el-Mahrab, Kherbet-Fraïm, Kherbet-Selmi. A Biar-
Haddada et à Ain-Sultan (au sud du djebel Youssef), le sous-sol est percé en tous sens
de souterrains qui ont dû servir à l'extraction de la terre à poterie. A Constantine, on a
trouvé des tuyaux en terre cuite avec la marque Gemellenses (C. T. L., 10476). Ge-
mellae se trouvait peut-être au nord du chott El-Beida. Voir, à ce sujet, les intéressantes
remarques de M. Poulie, Recueil de Constantine, t. XVI, 1873-1874, p. 394, 397, 421,
dont je ne puis cependant pas adopter toutes les hypothèses.

2. C. L L., 8701 (castellum Dianense, Sidi-el-Hamdi) ; 8702 et mes n°s 254, 255
(castellum Thib..., Ain-Melloul) ; C. I. L,t 8710 (castellum 5...., Biar-Haddada) ;
C. /. Z-, 8777 (castellum Cellense, Kherbet-Zerga au sud delà région des chotts, dans
la partie orientale du Hodna). — Il était de même de la région située à l'ouest de
Sétif : C. L Z., 8425, 8426, 8811, 8812; inscription de Ras-el-Oued, publiée dans la
troisième partie de ce livre.

3. C. L Z., 8701, 8702, 8777.

4. Cf. note 2. Quelques-uns de ces castella, comme ceux de Biar-Hadaada et de Kherbet-
Zerga, étaient très étendus.

5. Notre inscription n° 255. Ces domaines s'appelaient des saltus (C. T. Z., 8425,
8426, à Ain-Zada, à l'ouest de Sétif : caput saltus Horreorum). — On sait que l'in-
scription de Souk-el-Kh'mis nous a donné des renseignements intéressants sur cette ad-
ministration.

6. C. /. Z., 8701, 8777, et ici nos 254, 255.
 
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