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Jahrbücher für Kunstwissenschaft — 4.1871

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Algarotti's Correspondenz über die Erwerbung der Holbein'schen Madonna
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https://doi.org/10.11588/diglit.49880#0197

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Algarotti’s Correspondenz über die Erwerbung der Holbein’schen Madonna. 18 7
delais et des longueurs infinies, Je puis enfin le rompre en me felicitant
d’avoir achete pour Sa Majeste un Tableau unique en Europe. L’esquisse
ei jointe qui a dtd faite en deux teures de tems, ne donnera a Votre
Excellence et a Sa Majeste, que la simple idee de la disposition de ce
rare morceau peint il y a pour le moins 210 ans par le fameux Jean
Holbein le veritable Raphael et le Lionard da Vinci de l’AHemagne, et
qui est d’une aussi admirable Conservation, qu’il paroit sortir tout a
l’heure du clievalet. Je ne sgaurois, Monseigneur, decrire a Votre Excel-
lence le prix de cet Ouvrage tant pour l’elegance du dessein, que pour
la beaute des chairs, la finesse des airs de tete l’expression des passions
le plus delicates, la difference qu’on appergoit dans les etoffes, et par un
tel fini qu’il semble ne pouvant pas appergevoir la moindre conduite de
pinceau, que ces figures ont ete plutot crees par le Peintre que peintes
et coloriees. que pourrois - Je dire a Votre Excellence, Monseigneur,
touchant l’exquis du travail, qui domine dans toutes les differentes par-
ties de ce tableau? Une coeffure de perles, qui est sur la tete de la
demoiselle qui est sur le devant du tableau, et sur tout le diademe de
la Vierge mis a or, et ouvrage de figures en haut relief meriteroient une
relation a part.
Je fais, Monseigneur, touchant ce tableau ce que le fameux Ruisch
en Hollande faisoit par rapport aux merveilles de son Cabinet Anato-
mique qui est maintenant dans l’accademie de Petersbourg. Venez et
voyez disait il aux Incredules. Ainsi dis-Je aux Peintres et aux Dilet-
tant!, qui depuis avant hier jour a jamais memorable pour moi se ren-
dent en foule dans ma maison voir cette merveille. Ce Tableau etoit
encore plus connü a Venise qu’il n’avoit ete vü, puisqu’il etoit dans une
maison, ou l’acces n’etoit pas si facile.
Je ne sgaurois mieux le decrire a Sa Majeste, qu’en copiant les
paroles de Sandrart, qui dans la vie de Holbein fait la description sui-
vante de ce rare morceau, qui etoit autrefois a Amsterdam dans le Ca-
binet de Mr. le Blon Ministre de Suede. Idem autem Le Blon, (dit-
il)jam antehac Johanni Lössert Logographo pro tribus florenorum
mülibus instantissime roganti vendiderat imaginem D. Virgi-
nia in tabula pictam stantis, filiolumque ulnis gestantis sub-
strato eidem tapete, cui genibus flexis incumbunt quidam
iconice depicti; quorum omnium in Libro nostro Biographico
Sandrartiano idee extant autographice e quibus quanta sit ist-
ius operis dignitas, plus satis perspici potest. Sandrart Cap. VII
Pars 55 Johannes Holbein Junior Basileensis pictor p. 241. Nori-
berg 1683.

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