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— 148 —

qu'il y a de plus admirable dans la création :
La variété dans l'unité. Isabey a exposé, entre
autres, une Rentrée de procession, grasse,lumi-
neuse et chatoyante, qui ne décèle aucune fai-
blesse dans la main du médaillé de 1824. —
Isuaëls. Les pauvres du village. Rien d'extraor-
rdinaire ni comme pensée ni comme exécution.
C'est forcé et d'une tristesse qui n'a pas sa note
franche. L'excellent artiste est sorti de ses
habitudes et est parvenu à être, une fois dans sa
vie, assez insignifiant. Les pauvres de cette
fois-ci ont un faux air de ceux de De Groux,
pauvres fatalistes qui doivent leur misère à leur
manque d'énergie et qui n'inspirent qu'une
médiocre pitié. Le ton est bien tenu dans son
ensemble, mais il manque de justesse. — Sa-
lentin. Artiste peu connu chez nous où il n'avait
pas encore exposé, mais très populai re en Alle-
magne où ses œuvres sont hautement prisées.
Venterrement au village qui figure au Salon
de Bruxelles, obtient un légitime succès. Il est
difficile de saisir plus heureusement que ne
le fait M. Salentin le vis comica ou tragœdia,
qui est dans l'homme accomplissant une mis-
sion ou un devoir quelconque. Tous ceux qui,
dans cet enterrement, sont participants à la
scène, ont une physionomie absolument et
uniquement absorbée par l'action. C'est sous
ce rapport un chef-d'œuvre d'observation et
de sentiment sur lequel il a été insisté dans
ce même journal par un de nos correspondants
allemands, il y a quelques années. Peinture
serrée et fine, dessin délicat et élégant, colo-
ris très sobre et harmonieusement fondu,
tout convient à faire de la toile de M. Salentin
un morceau d'élite et un précieux tableau de
cabinet. Ad. S.

(A continuer).

A PBOPOS DES

CONCOURS DE COMPOSITION MUSICALE

(PBIX DE ROME).

Les détails qui suivent rous paraissent
offrir quelque intérêt au moment où l'on
s'occupe du concours de composition musi-
cale pour 1873 (prix de Rome).

Le premier de ces concours, institués par
le gouvernement,a eu lieu en 1834. Il y avait
trente-cinq concurrents. Le premier prix fut
décerné à l'unanimité à M. Jules Busschop,
le second à M. Ermel, qui avait obtenu,
onze ans auparavant, le grand prix de Rome
donné par l'Institut de France.

M. Jules Busschop s'est livré à la musique
religieuse; ses compositions sont estimées
et fréquemment jouées en Allemagne, nous
avons entendu de lui, dans nos grandes fêtes
publiques, des morceaux d'une facture très-
remarquable. Né en 1810, d'une famille
noble de Bruges, M. J. Busschop habite
toujours sa ville natale et porte très-légère-
ment le poids de ses soixante-quinze ans.

Il a composé beaucoup de motets, plu-
sieurs messes, dont une écrite pour le ma-

riage du duc de Brabant, plusieurs sympho-
nies et ouvertures, un grand nombre de
chœurs avec ou sans accompagnement, des
scènes dramatiques, une cantate exécutée
à l'inauguration de la statue de Simon Stevin
à Bruges,en 1846,et un Te Demn commandé
par le gouvernement et exécuté à Ste-Gudule
le 21 juillet 1860, à l'occasion du 29e anni-
versaire du règne de Léopold Ier.

M. Busschop était prédestiné à l'emporter
sur de nombreux concurrents. En 1834,
M. Rogier mit au concours la musique d'une
cantate intitulée le Drapeau Belge. Le prix
était une médaille d'or de 600 francs. Il
y avait trente six concurrents, et ce fut
M. J. Busschop qui eut le premier prix à
l'unanimité ; l'heureux M. Ermel eut encore
le second. M. Ermel avait reçu du gouverne-
ment français douze mille francs (c'était son
prix de l'Institut) pour voyager en Italie.

Les distinctions n'ont pas manqué à
M. Busschop, qui a reçu l'Ordre de la Cou-
ronne de Chêne des Pays-Bas, qui est che-
valier de l'Ordre de Léopold et qui a fait
trois fois partie du jury du grand concours
de composition musicale. Il a été honoré
des félicitations de Meyerbeer à qui il avait
envoyé une fugue sur quatre notes.

«Veuillez,Monsieur, lui écrivit Meyerbeer,
» agréer mes plus vifs remercîments, pour
•> votre aimable envoi, ainsi que mes sin-
» cères compliments sur l'habileté avec la-
» quelle vous avez su vaincre les difficultés
» de ce genre de travail, et créer, au moyen
» d'un thème donné dans des conditions
» si restreintes, une œuvre consciencieuse
» et fort intéressante.

» Recevez, Monsieur, l'expression de la
» considération la plus distinguée de votre
» dévoué serviteur.

» (Signé) Giacomo Meyep.beer. »

Au 2° concours en 1841, le Ier prix fut
obtenu par M. Etienne Soubre, le second
par M. G. Meynne. (4 concurrents).

3e concours (1843). (Cinq concurrents).
Pas de !" prix. Second prix, M. Etienne
Ledent.

4e concours (1845). (Cinq concurrents).
1er prix : M. Adolphe Samuel, maintenant
directeur du Conservatoire de Gand et officier
de l'Ordre de Léopold. 2e prix : M. L. Terry.

5° concours (1847). (Six concurrents).
1" prix : à l'unanimité, M. Aug. Gevaert,
directeur du Conservatoire de Bruxelles,
commandeur de l'Ordre de Léopold, auteur
de plusieurs opéras célèbres. 2e prix, M. S.
Lemmens, chevalier de l'Ordre de Léopold.

6e concours (1849). [Deux concurrents).
1er prix : Alex. Stadsfeld. 2e prix : Ed. Lassen.
Stadsfeld, grand talent plein d'espérances,
mourut quatre ans après.

7e concours (1851). (Quatre concurrents).
If prix : Ed. Lassen, chevalier de l'Ordre de
Léopold, aujourd'hui directeur-général de la

musique du Grand Duc de Saxe-Weimar
2e prix : M. J.-B. Rongé.

8e concours (18:35). (Cinq concurrents).
2e prix : M. P. Demol.

9e concours. (1855). (Cinq concurrents).
1er prix : M. P. Demol, aujourd'hui directeur
de la musique du prince de Chimay. Pas de
2e prix.

10° concours. (1857). (Quatre concurrents).
1er prix : M. Pierre Benoît, directeur de l'école
de musique d'Anvers, chevalier de l'Ordre
de Léooold. 2e prix : M. J. Conrardy.

11e concours. (1859). (Cinq concurrents).
ler prix : M. J. Radoux, aujourd'hui directeur
du Conservatoire de Liège, chevalier de
l'Ordre de Léopold.

12e concours. (1861). (Sept concurrents).
Deux seconds prix : MM. Jos. Dupont et
J. Vandervelpen.

13e concours. (1863) (Quatre concurrents).
1er prix : M. Jos. Dupont, aujourd'hui chef
d'orchestre du théâtre de la Monnaie, che-
valier de l'Ordre de Léopold, 2e prix :
M. G. Huberti.

14e concours. (1865). (Cinq concurrents).
11 y en avait six, mais M. Van Gheluwe, le
sixième, tomba malade avant d'avoir pu
achever sa cantate. i« prix : M. G. Huberti.
2e prix : J.-B. Van den Eede et G. Van Hoey.

15'' concours. (1867). (Cinq concurrents).
1er prix : M. H. Waelput ; 2e prix : L. Van
Gheluwe et L Haes. M. Van Gheluwe est
inspecteur des écoles de musique du royaume
et directeur de l'école de musique de Bruges.

16° concours. (1869). (Quatre concurrents).
1er prix : J.-B. Vanden Eede; 2° prix :
MM. E. Mathieu et H. Pardon.

17e concours (1871). (Six concurrents).
1er prix : M. G. Demol ; 2e prix : M. E. Mathieu
(comme M. Mathieu avait déjà eu cette dis-
tinction, le ministre ne ratifia pas la décision
du jury).

18e concours. (1873), (Cinq concurrents).
1er prix : M. P. Servais ; 2e prix : M. Flori-
mond Van Duyse.

PENSÉES ET MAXIMES.

Le froid solidifie, la chaleur vaporise : accentuation,
fermeté, dureté, sont enfants du premier; douceur,
amour, mollesse, filles de la seconde.

Le cœur enfante, la raison mesure, l'esprit analyse,
l'imagination colore. Le sentiment est l'intermédiaire
de la nature à l'esprit.

La vivacité des impressions morales est presque
toujours en rapport avec la vivacité des impressions
physiques.

Tout homme porte en son âme un sépulcre : celui
de son enfance.

Une grande sensibilité affaiblit la volonté en ne lui
permettant pas de réunir ses forces sur un même point.
 
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