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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0008

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DES ÉGYPTIENS. j

faites dans les cavités du corps, telles qu'une dissolution de natroun ou sel marin :
après avoir ainsi bien salé ces corps, on les faisoit dessécher au soleil, ou on
les exposoit à l'action du feu jusqu'à parfaite siccité ; on les enfermoit ensuite
dans des caisses de sycomore taillées grossièrement. Toutes ces opérations étoient
sans doute dirigées par des hommes versés dans la chirurgie.

Pour compléter cette notice, nous allons y joindre le précis de la méthode à
i'aide de laquelle nous avons embaumé, en Europe, les corps de quelques guer-
riers morts au champ d'honneur.

Si le sujet dont le corps doit être embaumé, est mort de maladie chronique
avec marasme, pourvu qu'on ne soupçonne point de dépôts purulens dans les
viscères, que la putréfaction ne se soit pas déclarée, et que le corps soit intact
a 1 extérieur, on peut conserver les entrailles dans leurs cavités respectives, excepté
le cerveau, qu'il faut toujours extraire. Dans cette supposition, on commencera
a laver toute l'habitude du corps avec de l'eau pure et fraîche; on fera passer
«■'ans les gros intestins des lavemens du même liquide, et l'on absorbera avec la
seringue vide les matières délayées qui n'auroient pu sortir, à raison de leur propre
poids et de la pression exercée sur le bas-ventre. On absorbera aussi les matières
contenues dans l'estomac par le même moyen. Il suffirait d'adapter une sonde
œsophagienne au siphon de la seringue, qu'on introduit dans ce viscère par la
bouche ou par une ouverture pratiquée à l'œsophage, au côté gauche du cou.
On remplit ensuite l'estomac et les intestins d'une matière bitumineuse qu'on
met en fusion ; on bouche les ouvertures, et l'on procède de suite à l'injec-
tion du système vasculaire. Pour cela, l'on détache un lambeau de la partie
intérieure et latérale gauche de la poitrine, vis-à-vis la crosse de l'aorte ; on
coupe un ou deux des cartilages qui la recouvrent ; on place dans l'intérieur
de cette artère un siphon à robinet, à la faveur duquel on pousse une injection
fine, colorée en rouge, pour remplir les vaisseaux capillaires de tout le système
membraneux; on fait immédiatement après et par le même moyen une seconde
injection plus grossière, pour remplir les artères et leurs ramifications, et une
troisième pour les veines , qui doit être passée par l'une des crurales : on
laisse refroidir le cadavre et figer la matière des injections. Pour vider le crâne,
on applique une large couronne de trépan à l'angle d'union de la suture sagittale
avec la suture occipitale, après avoir fait une incision longitudinale à la peau,
sans toucher aux cheveux, qu'on a soin de conserver, comme les poils des autres
parties du corps. Cette ouverture faite, on rompt les adhérences et les replis de
la dure-mère, à l'aide d'un scalpel à deux tranchans, long et étroit; on arrache
les lambeaux de cette membrane avec une érigne mousse, et l'on fait sortir toute la
masse du cerveau et du cervelet avec le même instrument, et des injections
d'eau froide, qui dissolvent promptement la substance cérébrale : on réunit ensuite
les bords de la division des tégumens avec quelques points de suture.

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