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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0030

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EN EGYPTE. 27

U est possible que les Égyptiens ne suivent pas ce procédé exactement et de
manière à se procurer de beaux parchemins à écrire, que même iis ne fassent pas
celui qu'ils emploient à cet usage; mais il est certain qu'ils fabriquent le par-
chemin commun. Plusieurs espèces de peaux, telles que celles d'âne et de cheval,
sont employées pour les gros tambours qui sont portés sur les chameaux, et
celles de chèvre et de daim pour les petits tambours. On voit aussi qu'ils tra-
vaillent en parchemin et non en chagrin (i), pour couvrir les fourreaux de leurs
sabres et de leurs poignards, la peau de la croupe des ânes, peau qu'ils mettent
en couleur après l'avoir grenetée en place avec un poinçon dont l'extrémité porte
une petite cavité ; que leurs cribles (2) sont composés de lanières d'un parche-
min fait avec les peaux de chameau et de mulet ; et qu'enfin ils emploient à
plusieurs usages un parchemin auquel ils savent donner une couleur verte très-
belle et très-solide.

ART DU MÉGISSIER.

v>et art, dans sa manière d'être pratiqué en Egypte, n'offre d'autre différence
qu une moindre perfection : on y prépare , à peu près comme en Europe, les
peaux au débourrement par la chaux ; on les dilate, on les attendrit à l'aide d'un
confit de son; on les passe dans une solution d'alun; on les blanchit en les
mettant dans une bouillie composée de farine de froment, de jaunes d'ceuf, et
de la portion de la solution d'alun qui n'a point été absorbée ; on les fait sécher
et on les étire.

Les peaux qu'on veut passer en laine, sont lavées, rognées, écharnées, mises
dans un confit de son, ravalées, alunées; couvertes, du côté de la chair, d'une
pâte de farine, d'alun et de jaunes d'ceuf; lavées, étendues, séchées, mouillées;
ensuite pliées en deux, empilées, chargées de pierres, ouvertes sur le chevalet,
repassées, séchées la laine en l'air, et enfin redressées.

Parmi les peaux que les Égyptiens préparent avec leur poil, on peut compter
la peau de chien.

Ils en dépouillent l'animal en la conservant entière, comme nous faisons pour
celle de lapin : mais, n'ayant point vu cette peau confectionnée, et sachant que
sous la forme de sac elle leur sert à contenir du mercure, nous soupçonnons
qu après l'avoir alunée à la manière des peaux de mégie, on l'imbibe d'huile sui-
vant le procédé du chamoiseur.

RÉSUMÉ.

Il résulte de ce que nous avons dit des différentes préparations des peaux,
i.° Que les Égyptiens emploient l'eau non-seulement pour les laver, mais

0) Le chagrin étant la même peau saupoudrée de (2) Non percés, comme les nôtres, avec un emporte-

graine de moutarde, puis tannée légèrement. pièce,

£• M. TOME II. D *
 
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