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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0460

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4y8 MÉMOIRE SUR LES LACS ET LES DÉSERTS

3.0 Que le lac Sirbonide, qui longe la côte du cap Straky au cap Kaçaroun, recou-
vert d'une croûte saline, renferme, ainsi que les lagunes adjacentes à l'ouest, vers
Tyneh, les mêmes abîmes qui y existoient il y a deux mille ans;

4-° Que le Birketel-Balah, qui communique au nord avec le Menzaleh, et qui
s'étend jusqu'au Ras el-Moyeh, vers le centre de l'isthme de Soueys, est encore
évidemment inférieur au niveau de la Méditerranée, puisqu'il n'est, à proprement
parler, qu'un épanchement des eaux douces ou salées du Menzaleh, suivant ses
divers états, par le qantarah ou pont qui l'en sépare sur la route d'Egypte en Syrie
par Sâlehyeh ;

$.° Que pour tout observateur qui parcourra l'isthme de Soueys d'une mer à
l'autre, sur la ligne des opérations des ingénieurs Français, l'abaissement du sol
des lacs Amers au-dessous de la mer Rouge sera une chose sensible et frappante-,
quand d'ailleurs le résultat de leurs opérations se trouve conforme à celui des ingé-
nieurs de Darius, aux traditions, ainsi qu'aux témoignages historiques des écrivains
anciens et modernes, et enfin des Qobtes et des gens instruits du Kaire;

6.° Que le Mœris, dont le Birket-Qeroun n'est plus que la cunette ou la partie
la plus basse de cet ancien lac, offre aussi sensiblement l'étendue d'un immense
bas-fond dont la profondeur, que nulle opération des modernes n'a vérifiée, peut
très-bien être celle indiquée par Hérodote, ayant chiquante orgyles [quatre-vingt-douze
mètres] au-dessous des plus hautes eaux de ce lac; et que si, en effet, cette profon-
deur n'étoit pas exacte dans l'emplacement des deux pyramides élevées par Mœris,
rien ne s'oppose à ce qu'elle puisse l'être pour tout autre point, car son sol paroît
être très-inférieur au lit du Nil, et, par induction, à celui de la Méditerranée ;

y." Que le soi du Bahr-belâ-mâ, dont le dessèchement, ainsi que celui de tous
les autres lacs de l'Egypte qui cessent d'être alimentés par les eaux du fleuve ou
de la mer, est dû sans doute aux anciens travaux de Mœris dont parle Hérodote
et aux évaporations excessives dans ces déserts de sables arides et brûlans ; que le
sol, dis-je, de cette vallée doit également être inférieur à la Méditerranée;

8." Enfin, que le bassin des lacs de Natroun, où l'on trouve une carrière naturelle
et inépuisable de ce sel-pierre, doit indubitablement être inférieur au lit du Nil, dont
les eaux qui semblent y couler souterrainement, entretiennent dans ces bas-fonds
une humidité saline qui est un des principes constituans de cette substance miné-
rale. On peut même préjuger avec quelque fondement que le sol en est également
inférieur au niveau des eaux de la Méditerranée.

, Si l'on vient, après cette connoissance des lacs de l'Egypte, à considérer la nature
générale et particulière de ces lacs, bordés de plaines basses et stériles, où l'on
trouve des sables mouvans, imprégnés d'eau saturée de sels de diverses espèces;
si l'on considère enfin que la fraîcheur excessive des nuits entretient constam-
ment dans l'atmosphère de ces lacs et des déserts qui les environnent, une humi-
dité saline qui pénètre et agit dans tous les corps, on reconnoîtra que, confor-
mément au sentiment des prêtres d'Egypte, rapporté et adopté par Hérodote,
Strabon et tous les philosophes de l'antiquité, l'isthme de Soueys, toute la basse
Egypte, ainsi que toutes les plages adjacentes à l'ouest, jusque vers l'Oasis d'Ammon
 
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