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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0468

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486 NOTICE SUR LA PARTIE DE LÉGYPTF

même route, on voit une ou deux huttes de terre noire mêlée de débris de
poterie; ce sont des hauteurs sur lesquelles étoient autrefois des villages (i).

Il y a deux ans (2) que les habitans d'Edkou sollicitèrent la rupture d'une
longue digue qui s'étend sur le bord du Nil, et qui préserve le territoire de
Deyrout : cette demande fut inconsidérément accordée, et la digue fut coupée
à une demi-lieue au-dessus de Deyrout. Les eaux du Nil se portèrent alors en
grande quantité dans le lac. En 1800, l'inondation ayant été très-forte, les eaux
ont aussi afflué dans le lac avec abondance. Ces eaux, qui n'étoient point re-
tenues dans un canal, ont passé sur une très-grande partie des terres de Deyrout;
elles les ont sillonnées dans toute sorte de sens, et les ont mêlées d'une grande
quantité de sable : deux circonstances également propres à empêcher la culture
du riz; la première, parce qu'elle ne permet pas que le terrain soit nivelé de
manière à recevoir les arrosemens artificiels ; la seconde, parce que le sable ôte
à la terre la faculté de bien faire croître cette plante : car il est à remarquer que
toutes les terres dans lesquelles on la cultive, sont extrêmement noires, même
dans la plus grande sécheresse; ce qui indique qu'elles ne contiennent aucune
partie de sable. Il faudroit fermer la digue si imprudemment rompue, pour
rendre les terres de Deyrout à leur ancienne fertilité ; ce qui ne peut se faire
qu'avec beaucoup de temps, de travail et de dépenses.

Edkou, sur la route de Rosette à Alexandrie, ressemble plutôt à une petite
ville qu'à un village. On y voit plusieurs minarets : les maisons y sont bâties en
briques cuites, de la même manière qu'à Rosette ; elles sont grandes et à plu-
sieurs étages. On ne voit dans cet endroit aucun gros bétail; il n'est habité que
par des pêcheurs. La population a augmenté par la destruction récente des
villages voisins d'Abouqyr.

Les sables que la mer fait continuellement sortir de son sein, et que les vents
du nord portent sur Edkou , ont déjà enseveli une partie de la ville, et ils
s'avanceront toujours davantage, ainsi qu'il arrive à Rosette, qui est dans la même
position.

Le lac situé près d'Edkou est très-poissonneux, et la pêche forme pour les
habitans et pour le Gouvernement un revenu considérable. Ce lac est un simple
bas-fond, qui dans aucun endroit n'a plus d'un mètre au-dessous du niveau de
la mer. Il reçoit les eaux du Nil au temps de l'inondation : quand celle-ci est
très-abondante, les eaux se jettent dans la mer, non loin du lac d'Abouqyr, près
de l'okel ou caravansérail appelé par les Français Maison carrée.

Cet okel est hkù en pierre, et fort solidement. Lorsque les eaux du lac
communiquent avec la mer, ses murailles sont baignées par l'eau. La commu-
nication avoit, en 1800, de six à sept mètres de profondeur, et trente à

(1) Dans cet endroit, nous avons observé que la vé- au temps, ce qui est à peu près exact, ces tiges vraiment

gétation des plantes est extraordinairement rapide en extraordinaires ont cru chaque jour de quatre centi-

Egypte. En cinquante jours, nous avons vu du blé de mètres, et, chaque heure , de la sixième partie d'un cen-

Turquie acquérir cinq pieds de hauteur; quelques tiges timètre.

mêmes avoient plus de six pieds ou environ deux mètres. (2) Jl faut se souvenir que l'époque à laquelle ces

Ainsi,en supposant que la croissance soit proportionnelle notes ont été écrites est Iannée 1800.
 
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