graffiti qui rayent partout ces panneaux. Vivait-il en Egypte ou arrivait-il d’une autre contrée ? En
tous cas, il a effectué sa visite antérieurement à la conquête de l’Egypte par les Musulmans et durant
la période d’occupation byzantine. La date du graffito et par conséquent de ces panneaux 7,
comme de la chambre d’hôtellerie, se place donc avant 641.
Plusieurs bâtiments, encore debout et toujours habités, d’un autre monastère sont pour nous les
témoins d’un terminus a quo en ce qui concerne les peintures que tel ou tel présente. C’est
le cas de l’église El-Adra au Deir es-Sourayan dans le Ouadi en-Natroun. Cette église, en effet, fait
partie des édifices qui ont été reconstruits dans ce monastère après les derniers sacs de celui-ci
perpétrés par les nomades Masices, lesquels se placent à la fin du VlIIème siècle 8. Les coupoles de
cette église sont peintes de plusieurs scènes en assez bon état : Annonciation et Visitation, Ascension,
Dormition de la Vierge 9. Cette couche de peintures en recouvre peut être de plus anciennes. Le
style en est celui de la k o i n ê picturale byzantine. Les rapports avec celle-ci s’expliquent
parfaitement, en raison de l’origine de moines fondateurs et des relations nouées avec la cour de
Constantinople par les Toulounides, puis les Fatimides. L’analyse des détails des thèmes et du style
permettra sans doute à une expédition française de l’institut Français d’Archéologie Orientale du
Caire, qui l’a entreprise cette année, de déterminer une datation précise, qui, postérieure au IXème
siècle, devrait se situer aux Xlème-XIIème siècles. Il ne faudrait peut-être pas les séparer sur ce
point de la présence dans la même église de niches de style nettement fatimide 10 11.
III. — Dates par référence à des bornes probables dans le temps
Des dates attribuables à des monuments peut n’être que probable, mais d’une probabilité encore
très positive. Les bornes extrêmes peuvent demeurer dans un certain flou, mais qui ne déborde pas
de beaucoup un point bien déterminé. La période dans laquelle se placent les monuments emporte
dès lors avec elle, si longue soit-elle, une importante valeur de probabilité.
Ici servent, par exemple, les critères qui ont permis de fixer les dates extrêmes d’occupation par les
moines de plusieurs monastères. Ces dates ne sont pas absolues, mais ne peuvent être reportées bien
loin au-delà dans un sens ou un autre. Dès lors les peintures que présentent ces monastères peuvent
être enfermées entre elles en toute quiétude. La détermination reste lâche en raison de la durée qui
se place entre les bornes, mais fournit à d’autres critères un champ où s’exercer.
Les monastères de Saqqarah et de Baouît et les Kellia émergent ici, pour autant qu’ils ont
respectivement contenu un bon lot de fresques.
Les dates extrêmes d’existence active du monastère de Saint Jérémie à Saqqarah restent quelque peu
dans le vague. Elles ne peuvent cependant outrepasser en arrière la Vème siècle u, en avant le
Xlème 12.
La fin du Vème et le Xllème siècles constituent les bornes entre lesquelles se place la période vivante
du monastère d’Apollo à Baouît13. Sans doute la recherche de datation y trouve-t-elle mal son
compte. D’autres considérations devront jouer pour serrer de plus près l’époque des divers groupes
de peintures que renferme le monastère. Pour l’archéologie copte néanmoins, il n’est pas indifférent
de n’avoir pas à chercher en deçà ni au delà. Et dans cette dernière direction, l’arrêt, pour une
comparaison avec les fresques de Nubie, notamment celles de Faras, marque un repère intéressant14.
Les fouilles menées récemment aux Kellia 15 — ermitages semi-conventuels sis dans le désert au
7 P. du Bourguet, dans : Merveilles du Louvre, Réalités-Hachette, 1970, pl. CX.
8 White, op. cit., p. 35
9 du Bourguet, Peintures murales coptes ..., n° 306.
10 du Bourguet, L’Art Copte, Coll. L’Art dans le monde, Paris, Albin Michel 1968, p. 161 et fig. 59.
11 H. Zotenberg, Chronique de Jean, évêque de Nikiou, Paris, Imprimerie Nationale 1883, p. 368.
12 J. E. Quibell, Excavations at Saqqarah (1907-1908), Service des Antiquités de l’Egypte, Le Caire 1909, p. 7-8 ; du
Bourguet, Peintures murales coptes ..., n° 299.
13 H. Torp, La date de la fondation du monastère d’Apa Apollo de Baouît et de son abandon, dans : Mélanges
d’Archéologie et d’Histoire, LXXVII (1965), p. 153-177.
14 du Bourguet, Peintures murales coptes ..., n° 314.
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tous cas, il a effectué sa visite antérieurement à la conquête de l’Egypte par les Musulmans et durant
la période d’occupation byzantine. La date du graffito et par conséquent de ces panneaux 7,
comme de la chambre d’hôtellerie, se place donc avant 641.
Plusieurs bâtiments, encore debout et toujours habités, d’un autre monastère sont pour nous les
témoins d’un terminus a quo en ce qui concerne les peintures que tel ou tel présente. C’est
le cas de l’église El-Adra au Deir es-Sourayan dans le Ouadi en-Natroun. Cette église, en effet, fait
partie des édifices qui ont été reconstruits dans ce monastère après les derniers sacs de celui-ci
perpétrés par les nomades Masices, lesquels se placent à la fin du VlIIème siècle 8. Les coupoles de
cette église sont peintes de plusieurs scènes en assez bon état : Annonciation et Visitation, Ascension,
Dormition de la Vierge 9. Cette couche de peintures en recouvre peut être de plus anciennes. Le
style en est celui de la k o i n ê picturale byzantine. Les rapports avec celle-ci s’expliquent
parfaitement, en raison de l’origine de moines fondateurs et des relations nouées avec la cour de
Constantinople par les Toulounides, puis les Fatimides. L’analyse des détails des thèmes et du style
permettra sans doute à une expédition française de l’institut Français d’Archéologie Orientale du
Caire, qui l’a entreprise cette année, de déterminer une datation précise, qui, postérieure au IXème
siècle, devrait se situer aux Xlème-XIIème siècles. Il ne faudrait peut-être pas les séparer sur ce
point de la présence dans la même église de niches de style nettement fatimide 10 11.
III. — Dates par référence à des bornes probables dans le temps
Des dates attribuables à des monuments peut n’être que probable, mais d’une probabilité encore
très positive. Les bornes extrêmes peuvent demeurer dans un certain flou, mais qui ne déborde pas
de beaucoup un point bien déterminé. La période dans laquelle se placent les monuments emporte
dès lors avec elle, si longue soit-elle, une importante valeur de probabilité.
Ici servent, par exemple, les critères qui ont permis de fixer les dates extrêmes d’occupation par les
moines de plusieurs monastères. Ces dates ne sont pas absolues, mais ne peuvent être reportées bien
loin au-delà dans un sens ou un autre. Dès lors les peintures que présentent ces monastères peuvent
être enfermées entre elles en toute quiétude. La détermination reste lâche en raison de la durée qui
se place entre les bornes, mais fournit à d’autres critères un champ où s’exercer.
Les monastères de Saqqarah et de Baouît et les Kellia émergent ici, pour autant qu’ils ont
respectivement contenu un bon lot de fresques.
Les dates extrêmes d’existence active du monastère de Saint Jérémie à Saqqarah restent quelque peu
dans le vague. Elles ne peuvent cependant outrepasser en arrière la Vème siècle u, en avant le
Xlème 12.
La fin du Vème et le Xllème siècles constituent les bornes entre lesquelles se place la période vivante
du monastère d’Apollo à Baouît13. Sans doute la recherche de datation y trouve-t-elle mal son
compte. D’autres considérations devront jouer pour serrer de plus près l’époque des divers groupes
de peintures que renferme le monastère. Pour l’archéologie copte néanmoins, il n’est pas indifférent
de n’avoir pas à chercher en deçà ni au delà. Et dans cette dernière direction, l’arrêt, pour une
comparaison avec les fresques de Nubie, notamment celles de Faras, marque un repère intéressant14.
Les fouilles menées récemment aux Kellia 15 — ermitages semi-conventuels sis dans le désert au
7 P. du Bourguet, dans : Merveilles du Louvre, Réalités-Hachette, 1970, pl. CX.
8 White, op. cit., p. 35
9 du Bourguet, Peintures murales coptes ..., n° 306.
10 du Bourguet, L’Art Copte, Coll. L’Art dans le monde, Paris, Albin Michel 1968, p. 161 et fig. 59.
11 H. Zotenberg, Chronique de Jean, évêque de Nikiou, Paris, Imprimerie Nationale 1883, p. 368.
12 J. E. Quibell, Excavations at Saqqarah (1907-1908), Service des Antiquités de l’Egypte, Le Caire 1909, p. 7-8 ; du
Bourguet, Peintures murales coptes ..., n° 299.
13 H. Torp, La date de la fondation du monastère d’Apa Apollo de Baouît et de son abandon, dans : Mélanges
d’Archéologie et d’Histoire, LXXVII (1965), p. 153-177.
14 du Bourguet, Peintures murales coptes ..., n° 314.
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