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Lauer, Philippe: Note sur les fouilles du Sancta-Sanctorum au Latran
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18743#0114
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PH. LAUER
sans ciment, remontant à l'époque républicaine. On a dégagé
deux colonnes de marbre cipollin qui sont encore en place et
qu'avait vues M. Kohault de Fleury; l'architrave a conservé un
des anneaux qui servait à attacher les tentures. Ces colonnes
paraissent appartenir à la façade de l'ancien palais. Une troi-
sième colonne a été retrouvée dans la salle B ainsi qu'un cha-
piteau semblable à celui qu'a retrouvé M. Canizzaro à Saint-Sabas
et qui doit remonter au VIe ou VIIe siècle. Divers fragments
de moindre importance ont aussi été mis à jour.
Dans ces chambres sont des piliers carrés qui paraissent avoir
appartenu au portique (macrona) que Léon III avait fait élever
dans cette partie du patriarchium. Quelques uns conservent des
restes de peintures à fresque qui paraissent remonter au XIe ou
XIIe siècle ou tout au moins avoir été retouchées à cette époque.
Les peintures avaient été vues au XVIIIe siècle par Marangoni
qui s'était borné à les déclarer «très anciennes». Kohault de
Fleury en avait fait autant, mais il ne les avait pas toutes re-
trouvées, et les croquis qu'il en a donnés sont très réduits et
inexacts: c'est ainsi qu'il a étrangement transformé la tiare
d'un pape qui y est représenté. En les dégageant et en les net-
toyant on a pu mieux les étudier. Sur l'un de ces piliers est
une scène d'ensevelissement qui paraît être l'ensevelissement de
Saint-Jean l'Evangéliste. Le saint est couché dans son tombeau
les bras étendus; à droite et à gauche deux clercs dont l'un
porte deux cierges et l'autre un encensoir. Du tombeau s'élève
comme une neige faite de points blancs sur fond bleu : ce doit
être la manne qui d'après les évangiles apocryphes, s'élevait
du tombeau de Saint-Jean l'évangéliste. Ce qui confirme encore
cette hypothèse c'est que précisément parmi les reliques du Sancta-
Sanctorum se trouve mentionné un vase plein de cette manne.
D'autres peintures représentent deux saintes (Agnès et Puden-
tienne?), un Christ bénissant et un évêque revêtu du pallium.
PH. LAUER
sans ciment, remontant à l'époque républicaine. On a dégagé
deux colonnes de marbre cipollin qui sont encore en place et
qu'avait vues M. Kohault de Fleury; l'architrave a conservé un
des anneaux qui servait à attacher les tentures. Ces colonnes
paraissent appartenir à la façade de l'ancien palais. Une troi-
sième colonne a été retrouvée dans la salle B ainsi qu'un cha-
piteau semblable à celui qu'a retrouvé M. Canizzaro à Saint-Sabas
et qui doit remonter au VIe ou VIIe siècle. Divers fragments
de moindre importance ont aussi été mis à jour.
Dans ces chambres sont des piliers carrés qui paraissent avoir
appartenu au portique (macrona) que Léon III avait fait élever
dans cette partie du patriarchium. Quelques uns conservent des
restes de peintures à fresque qui paraissent remonter au XIe ou
XIIe siècle ou tout au moins avoir été retouchées à cette époque.
Les peintures avaient été vues au XVIIIe siècle par Marangoni
qui s'était borné à les déclarer «très anciennes». Kohault de
Fleury en avait fait autant, mais il ne les avait pas toutes re-
trouvées, et les croquis qu'il en a donnés sont très réduits et
inexacts: c'est ainsi qu'il a étrangement transformé la tiare
d'un pape qui y est représenté. En les dégageant et en les net-
toyant on a pu mieux les étudier. Sur l'un de ces piliers est
une scène d'ensevelissement qui paraît être l'ensevelissement de
Saint-Jean l'Evangéliste. Le saint est couché dans son tombeau
les bras étendus; à droite et à gauche deux clercs dont l'un
porte deux cierges et l'autre un encensoir. Du tombeau s'élève
comme une neige faite de points blancs sur fond bleu : ce doit
être la manne qui d'après les évangiles apocryphes, s'élevait
du tombeau de Saint-Jean l'évangéliste. Ce qui confirme encore
cette hypothèse c'est que précisément parmi les reliques du Sancta-
Sanctorum se trouve mentionné un vase plein de cette manne.
D'autres peintures représentent deux saintes (Agnès et Puden-
tienne?), un Christ bénissant et un évêque revêtu du pallium.