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Toulotte, Anatole: Le roi Nabuchodonosor sur les monuments africains
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.18743#0120
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MONS. ANATOLE TOULOTTE
une colonne sur laquelle se dresse le buste de Nabuchodonosor.
Les trois hébreux sont vêtus d'une tunique à plis, serrée par
une ceinture. A gauche de la scène, un personnage assis repré-
sente Nabuchodonosor lui-même. Tous les personnages, même
celui qui est assis et qui est de profil, ont la tête entourée d'un
cercle formant une sorte de nimbe. La scène est tirée de la
partie protocanonique du Livre de Daniel et elle est plusieurs
fois reproduite sur les lampes chrétiennes de Cartilage. La pein-
ture en donne quelque exemple comme au cimetière de Priscille,
dans une chapelle voisine de l'hypogée des Acilii. La chapelle
semble devoir être identifiée avec le cubiculum clarum de S. Mar-
ccllin, et la peinture pourrait être regardée comme une réfuta-
tion indirecte de la calomnie qui accusait ce pape d'apostasie 1.
Jamais encore Nabucodònosor ne paraît avoir été signalé avec
la tête nimbée.
Que les trois hébreux aient eu le nimbe, la chose s'explique, puis
qu'ils ont reçu, en Afrique, un culte public. Ils eurent, à Calama,
une memoria, où ils furent vénérés avec les martyrs de la Massa
candida d'Utique, avec les Saints Hesidore, Martin et Eoman.
D'autre part, le nimbe fut donné aux princes en signe de
puissance souveraine. C'est ainsi qu'ils est attribué à l'empereur
Honorius sur un ivoire de la cathédrale d'Aoste, qui date du
commencement du Y siècle. A S. Apollinaire de Eavenne, l'em-
pereur Justinien est représenté en mosaïque la tête entourée
d'un nimbe d'or. C'est une œuvre du YI siècle. A Ste Marie Ma-
jeure, au siècle précédent, le nimbe fut attribué au roi Hérode 2.
Il n'y a donc rien de surprenant en ce que le roi Nabu-
chodonosor est figuré sur des lampes chrétiennes d'Afrique, la
tête entourée d'un nimbe.
1 H. Marucchi, Eléments d'archéol. clirét., I, p. 302; id. II, p. 358; cf.
Ang., Contra litteras Petiliani., lib. 2, n. 202.
2 De Eossi, Musaici etc., (S. Maria Maggiore) ; Barbier de Montault,
Les mos. de Ravenne, p. 94.
MONS. ANATOLE TOULOTTE
une colonne sur laquelle se dresse le buste de Nabuchodonosor.
Les trois hébreux sont vêtus d'une tunique à plis, serrée par
une ceinture. A gauche de la scène, un personnage assis repré-
sente Nabuchodonosor lui-même. Tous les personnages, même
celui qui est assis et qui est de profil, ont la tête entourée d'un
cercle formant une sorte de nimbe. La scène est tirée de la
partie protocanonique du Livre de Daniel et elle est plusieurs
fois reproduite sur les lampes chrétiennes de Cartilage. La pein-
ture en donne quelque exemple comme au cimetière de Priscille,
dans une chapelle voisine de l'hypogée des Acilii. La chapelle
semble devoir être identifiée avec le cubiculum clarum de S. Mar-
ccllin, et la peinture pourrait être regardée comme une réfuta-
tion indirecte de la calomnie qui accusait ce pape d'apostasie 1.
Jamais encore Nabucodònosor ne paraît avoir été signalé avec
la tête nimbée.
Que les trois hébreux aient eu le nimbe, la chose s'explique, puis
qu'ils ont reçu, en Afrique, un culte public. Ils eurent, à Calama,
une memoria, où ils furent vénérés avec les martyrs de la Massa
candida d'Utique, avec les Saints Hesidore, Martin et Eoman.
D'autre part, le nimbe fut donné aux princes en signe de
puissance souveraine. C'est ainsi qu'ils est attribué à l'empereur
Honorius sur un ivoire de la cathédrale d'Aoste, qui date du
commencement du Y siècle. A S. Apollinaire de Eavenne, l'em-
pereur Justinien est représenté en mosaïque la tête entourée
d'un nimbe d'or. C'est une œuvre du YI siècle. A Ste Marie Ma-
jeure, au siècle précédent, le nimbe fut attribué au roi Hérode 2.
Il n'y a donc rien de surprenant en ce que le roi Nabu-
chodonosor est figuré sur des lampes chrétiennes d'Afrique, la
tête entourée d'un nimbe.
1 H. Marucchi, Eléments d'archéol. clirét., I, p. 302; id. II, p. 358; cf.
Ang., Contra litteras Petiliani., lib. 2, n. 202.
2 De Eossi, Musaici etc., (S. Maria Maggiore) ; Barbier de Montault,
Les mos. de Ravenne, p. 94.