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Toulotte, Anatole: Le roi Nabuchodonosor sur les monuments africains
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.18743#0121
LE ROI NABUCECÛDOKFOSOR SUR LES MONUMEN'TS AFRICAINS
115
Mais le vrai sens de cette représentation paraît plus difficile
à établir. Il peut s'agir, en effet, de Nabucodònosor, au moment
où il condamne les trois hébreux au supplice de la fournaise
pour le refus qu'ils font d'adorer sa statue; ou bien, il peut
s'agir de Nabucodònosor publiant son édit en faveur du Dieu
véritable qu'adoraient les jeunes hébreux.
La scène des hébreux dans la fournaise est nécessairement
liée à celle des mêmes hébreux devant la statue du roi Nabu-
chodonosor. L'une et l'autre sont souvent reproduites sur les
monuments chrétiens d'Afrique, de Kome et d'ailleurs.
Les trois jeunes gens, miraculeusement préservés dans les
flammes, n'éprouvant aucune atteinte du feu, même sur leurs vê-
tements, étaient une figure frappante de la résurrection et de
Vimmutatio dont parle S1 Paull. L'apôtre. S' Pierre enseigne
que le ciel et la terre passeront par le feu 2. Sur quoi, S. Au-
gustin observe que ce feu respectera les saints de Dieu :i. Ce que,
dit-il, la fournaise du roi fut pour les trois jeunes gens, l'in-
cendie du monde le sera pour les justes marqués du signe de la
Trinité. Il semble même établir un rapport entre les trois jeunes
hébreux et les trois personnes de la Trinité.
De plus, les trois jeunes gens, refusant d'adorer la statue
du roi, jetés, pour ce refus, dans la fournaise ardente, étaient
une figure des martyrs dans la nouvelle alliance. Saint Augustin
en a fait une belle application, lorsqu'il a commenté le psaume
137, pour la fête de la martyre Sainte Crispine.
Crispine avait noblement refusé d'adorer les dieux. Con-
damnée, pour ce refus, à la peine du glaive, elle subit une
glorieuse mort corporelle, mais son âme fut sauve. Ainsi, comme
les trois hébreux furent sauvés temporellement et corporellement,
la martyre de Théveste fut sauvée, quant à l'âme, et pour la
1 1. Cor. 15, 44.
2 2. Pet. 3. 5.
3 Aug. in Ps. 101, serai. 2, n. 13.
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Mais le vrai sens de cette représentation paraît plus difficile
à établir. Il peut s'agir, en effet, de Nabucodònosor, au moment
où il condamne les trois hébreux au supplice de la fournaise
pour le refus qu'ils font d'adorer sa statue; ou bien, il peut
s'agir de Nabucodònosor publiant son édit en faveur du Dieu
véritable qu'adoraient les jeunes hébreux.
La scène des hébreux dans la fournaise est nécessairement
liée à celle des mêmes hébreux devant la statue du roi Nabu-
chodonosor. L'une et l'autre sont souvent reproduites sur les
monuments chrétiens d'Afrique, de Kome et d'ailleurs.
Les trois jeunes gens, miraculeusement préservés dans les
flammes, n'éprouvant aucune atteinte du feu, même sur leurs vê-
tements, étaient une figure frappante de la résurrection et de
Vimmutatio dont parle S1 Paull. L'apôtre. S' Pierre enseigne
que le ciel et la terre passeront par le feu 2. Sur quoi, S. Au-
gustin observe que ce feu respectera les saints de Dieu :i. Ce que,
dit-il, la fournaise du roi fut pour les trois jeunes gens, l'in-
cendie du monde le sera pour les justes marqués du signe de la
Trinité. Il semble même établir un rapport entre les trois jeunes
hébreux et les trois personnes de la Trinité.
De plus, les trois jeunes gens, refusant d'adorer la statue
du roi, jetés, pour ce refus, dans la fournaise ardente, étaient
une figure des martyrs dans la nouvelle alliance. Saint Augustin
en a fait une belle application, lorsqu'il a commenté le psaume
137, pour la fête de la martyre Sainte Crispine.
Crispine avait noblement refusé d'adorer les dieux. Con-
damnée, pour ce refus, à la peine du glaive, elle subit une
glorieuse mort corporelle, mais son âme fut sauve. Ainsi, comme
les trois hébreux furent sauvés temporellement et corporellement,
la martyre de Théveste fut sauvée, quant à l'âme, et pour la
1 1. Cor. 15, 44.
2 2. Pet. 3. 5.
3 Aug. in Ps. 101, serai. 2, n. 13.